« Depuis le début des temps modernes, la culture occidentale a lentement fermé le rideau du firmament, cachant ainsi, de plus en plus, l'existence du monde invisible. Depuis, toute l'attention s'est portée sur l'avant-plan, sur l'empiriquement vérifiable, sur ce qui est rationnel, efficace et chiffrable ; l'homme a ainsi perdu le sens de la gratuité, de l'accueil, de la réceptivité et une grande partie de l'attitude contemplative ; il a désormais un point aveugle sur la rétine : à peine perçoit-il, parfois, l'invisible et le monde des mystères [...] L'art du Père Kim tire le rideau qui cachait ce monde invisible pour nous permettre d'y enter... Et nous y pénétrons avec curiosité, reconnaissance. [...] Il restaure en nous ce troisième oeil qui voit en profondeur et du coup restaure ce milieu naturel, ce paradis où Dieu nous avait placé avant la chute, jardin où nous pouvions nous promener sans complexe et sans arrogance en présence du créateur » [extrait de la préface de Godfried Card. Danneels]
Un Chinois et un Coréen, convertis au catholicisme et vivant en France, un laïc écrivain et académicien français et un prêtre dominicain peintre, ont inventé depuis quelques années une sorte de dialogue spirituel et esthétique qui trouve, avec ce livre plus particulièrement, son expression la plus aboutie. Les 50 poèmes de François Cheng évoquent ses thèmes de prédilection, l'exil, la lumière, l'amour, les traditions orientales et occidentales... Et Kim En Joong, en écho, propose 50 reproductions de ses oeuvres, peintures, vitraux ou céramiques.
Un très beau livre de méditation.