Zola peint ici le monde des mines de charbon du nord de la France à la fin du XIXème siècle. On suit la vie quotidienne d'une famille de mineurs, les Maheu, leur travail, leur misère ; celle d'un ouvrier venu d'ailleurs, Etienne Lantier, (un fils de Gervaise : cf. L'Assommoir), qui sera, grâce à son instruction, leur leader dans une grève. On découvre ses aspirations à une vie meilleure, ses réflexions politiques nourries de lectures, sa rivalité amoureuse avec un autre ouvrier. On voit aussi le monde des propriétaires et actionnaires de la mine, qui connaît également ses drames.
Le roman raconte la lutte des petits commerçants contre l'expansion d'un grand magasin appelé « Au bonheur des dames », et le triomphe de ce dernier. Il conte aussi l'ascension d'une petite vendeuse, Denise, que tout le monde méprise au début. Sérieuse et opiniâtre, elle refuse les avances du patron qui voudrait en faire sa maîtresse, et finira par l'épouser. Zola trace un tableau complet de ce phénomène nouveau qu'est le grand magasin sous le Second Empire : son fonctionnement, son personnel et ses problèmes, sa clientèle.
Zola peint dans L'Assommoir le monde ouvrier d'un quartier de Paris, la Goutte d'Or, au milieu du XIXème siècle. Gervaise, employée blanchisseuse, élève seule ses trois fils quand elle rencontre et épouse Coupeau, ouvrier zingueur. On assiste d'abord à leur ascension sociale (Gervaise ouvre sa propre boutique de blanchisserie et travaille bien), puis ce à leur déchéance et leur fin lamentable à cause de l'alcoolisme. Chacun des enfants de Gervaise sera le héros d'un autre roman : Jacques La Bête Humaine, Claude L'Oeuvre, Etienne Germinal, Anna Coupeau Nana.
Nana conte la vie d'Anna Coupeau, la fille de Gervaise (cf. L'Assommoir) qui a quitté ses parents à 15 ans, dégoutée par leur ivrognerie. Comédienne sans talent mais dont la beauté affole les hommes, elle vit de ses charmes, multipliant les amants riches dont elle fait le malheur. Ce roman nous mène dans le monde du théâtre, de la prostitution, et celui des noceurs. On suit l'ascension de Nana et la descente aux enfers d'une de ses victimes, le comte Muffat, homme intègre mais que sa passion pour Nana pousse aux pires infamies.
La Bête Humaine est une sorte de roman noir aux multiples péripéties. Au sein de la compagnie de chemin de fer de la ligne Paris-Le Havre, où Jacques Lantier, un fils de Gervaise (cf. L'Assommoir) est conducteur de train, s'entrecroisent plusieurs histoires d'amour, et s'accumulent les crimes : viols, assassinats, sabotage meurtrier. Jacques Lantier, mêlé à certaines de ces histoires, est en proie à des pulsions meurtrières auxquelles il a bien du mal à résister, et qui le poussent à tuer les femmes qu'il désire. Mais son grand amour est la « Lison », sa locomotive.
Décembre 1851, les républicains provençaux s'insurgent contre le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Miette et Silvère, deux jeunes amoureux, rejoignent leurs rangs ; les bourgeois de Plassans tremblent. Mais la révolte est réprimée dans le sang et Pierre Rougon s'impose comme sauveur de la ville. Roman historique et roman d'amour, La Fortune des Rougon est aussi un roman des origines : à l'aube du Second Empire, les Rougon-Macquart, avides de pouvoir et d'argent, entrent en scène. Leur histoire se poursuivra dans dix-neuf romans...
La Curée nous introduit dans les spéculations, les intrigues, les fêtes, voire les débauches de la haute société parisienne du Second Empire. On assiste à l'ascension sociale d'Aristide Saccard, à ses machinations douteuses pour obtenir l'argent qui lui permet de spéculer sur les travaux d'aménagement de Paris, à la façon dont il dépouille sa femme, Renée Béraud du Chatel, qu'il a épousée pour sa dot. Se greffe là-dessus une histoire d'amour entre sa femme et Alexandre, son fils né d'un premier mariage, histoire dont Aristide Saccard saura tirer profit.
Le ventre de Paris, ce sont les Halles. Florent, évadé du bagne où l'avait envoyé son opposition au coup d'Etat de Napoléon III, y revient après sept ans d'absence, Il est accueilli par son demi-frère, Quenu, le charcutier. On découvre alors un monde de commérages pernicieux, de préoccupations triviales et mesquines, tout à l'opposé de l'idéalisme de Florent et de son ami le peintre Claude Lantier (cf. L'oeuvre et L'Assommoir). On assiste à la rivalité farouche de Louise, la poissonnière et de Lisa la charcutière, aux réunions clandestines des républicains dans un café truffé d'espions, aux querelles sourdes que Claude Lantier appelle la lutte des Gras contre les Maigres.
Claude Lantier, un fils de Gervaise (cf. L'Assommoir et Le Ventre de Paris) est artiste peintre et consacre entièrement sa vie à son art, négligeant femme et enfant. Sa conception de la peinture, trop originale, est incomprise ; aussi va-t-il d'échec en échec. Par ce roman Zola nous plonge dans le monde des arts plastiques: celui des peintres et sculpteurs, exigeants comme Claude, ou plus complaisants afin de plaire ; celui des amateurs d'art et des marchands, sincères ou spéculateurs ; mais aussi dans d'autres domaines artistiques par le biais des deux amis de Claude : Dubuche, l'architecte, et Sandoz, l'écrivain en qui on reconnait aisément Zola. Quant à Claude, il a bien des traits de Cézanne.
La Débâcle est le dix-neuvième volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres. La Débâcle est une scrupuleuse et saisissante fresque historique de la guerre de 1870, de la Commune jusqu'à la « semaine sanglante ». L'amitié entre deux personnages diamétralement opposés, Jean Macquart et Maurice Levasseur, est déchirée par les évènements ; et cette fracture symbolise celle d'une nation entière meurtrie par l'Histoire. Unique roman de Zola dont le sujet soit un événement historique, La Débâcle adopte une vision tragique qui pourtant s'intègre dans un ensemble romanesque célébrant la vie.
La Terre est le quinzième volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres.
Beauce, un village de campagne, est le théâtre des frasques de la famille Fouan, dont les agissements insensés sont mus par une convoitise redoutable. À travers cette histoire, se dresse un terrible tableau de la paysannerie au XIXème siècle, où le désir de possession pouvait mener aux pires crimes. Fruit de nombreuses recherches documentées, cet épisode des Rougon-Macquart décrit toute la bestialité de l'univers de la campagne et est sans doute l'un des écrits les plus violents de Zola, à tel point qu'il suscita à l'époque de nombreuses controverses.
La Faute de l'abbé Mouret est le cinquième volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres.
La Faute de l'Abbé Mouret raconte l'histoire d'un prêtre d'un pauvre village qui, tout à sa dévotion, muré dans ses certitudes et ses rituels, vit avec pour seule compagnie une vieille servante faible d'esprit. Amnésique suite à une maladie, il tombe dans le piège de la tentation et se retrouve confronté à l'amour et à la sensualité du monde. Cette réécriture naturaliste de la Genèse est un roman à la symbolique riche qui oppose la foi face au fanatisme et interroge les forces de vie et de mort.
Aristide Rougon, surnommé Saccard, met tout en oeuvre pour créer sa propre banque : la Banque Universelle. Assoiffé d'ascension sociale, il se prend à son propre jeu et succombe à l'appât du gain. Il entraîne connaissances, maîtresses, politiques et presse dans son aventure depuis la création de son entreprise jusqu'à sa perte fracassante. C'est le Zola naturaliste qui décrit, dans ce 18e volet des Rougon-Macquart, la société du Second empire et les sphères de l'élite financière. L'argent fait tourner les têtes car il amène tout et son contraire : succès et faillite, bonheur et malheur, bénéfices et dettes.
Pot-Bouille est le dixième volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres.
Octave Mouret, le futur patron d'Au bonheur des dames, s'installe dans un immeuble bourgeois parisien rue de Choiseul. Séducteur et sociable, il nous fait entrer dans cette micro société que sont les résidents de l'immeuble et nous plonge dans l'intimité de ces familles bourgeoises. Entre mariages arrangés, soucis de rang à tenir mais aussi comportements médiocres, Zola nous montre un envers du décor aussi peu ragoûtant qu'un médiocre plat familial, un pot-bouille.
C'est le portrait d'Eugène Rougon, avocat, qui quitte sa province pour faire carrière dans la politique à Paris. Il ne vit que pour atteindre les hautes sphères d'influences. Député, ministre... rien n'est jamais suffisant pour cet éternel insatisfait qui en veut toujours plus. Son entourage le suit dans les moments fastes de son ascension mais lui tourne le dos quand les affaires vont mal. Clorinde, qu'il a rejetée, ne fera pas exception et n'hésite pas à le trahir. Jeux de pouvoirs, de manipulation où liaisons et ambition vont de pair pour satisfaire les ambitions personnelles de Son Excellence.
La Joie de vivre est le douzième volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres.
L'action de La Joie de vivre se déroule dans une petite ville portuaire de Normandie. C'est là que la famille Chanteau recueille Pauline, leur cousine orpheline de père. La petite fille rayonne par sa bonté, et sa présence irradie la maison de gaîté... Mais une série de malheurs s'abat sur la famille et le village, assombrissant leurs horizons. Sous un titre hautement ironique, voire cynique, Zola nous livre ici un roman psychologique largement autobiographique qui nous parle de la douleur face à la perte et à la destruction.
Le jour de Noël 1860, devant la cathédrale de Beaumont enneigée, Angélique, une enfant trouvée et martyrisée, cheveux blonds et regard couleur de violette, est recueillie par Hubertine et son mari Hubert. Ils élèvent la sauvageonne qui apprend la broderie et se met à lire avec passion La Légende dorée de Jacques de Voragine. Une vie de travail et de piété, illuminée bientôt par lidylle qui se noue entre Angélique et Félicien.
La publication de La Terre, le précédent roman des Rougon-Macquart, a valu à Zola des critiques acerbes. On dénonce la grossièreté de son art : « Il est des âmes pures et des curs héroïques, écrit ainsi Anatole France. M. Zola ne le sait pas. » Pour prendre le contre-pied de ces attaques, le romancier se décide à évoquer des personnages irréprochables et des sentiments purs. Et, en 1888, ce changement de registre correspond à lattente de son public : quelques critiques ont beau ironiser, le romancier gagne son pari et Le Rêve est un succès.
Une page d'amour est huitième volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres.
Hélène Grandjean a épousé sans amour un homme qui lui a donné une fille, Jeanne, fragile et sujette à de terribles crises. A la mort de son mari, Hélène s'éprend du docteur Deberle et sa folle passion vient secouer une vie monotone et bien réglée...Dans un style loin de la violence de ses autres oeuvres, Zola livre ici une analyse minutieuse et nuancée de la psychologie humaine, notamment de la passion amoureuse et des troubles de l'entrée dans la puberté.
Le Docteur Pascal est le vingtième et dernier volume de la célèbre série des Rougon-Macquart. Cette oeuvre magistrale du naturaliste Zola regroupe vingt titres peignant une famille sur cinq générations, révélant ses tares héréditaires et l'influence qu'elle exerce sur ses membres.
L'histoire du Docteur Pascal se déroule après la chute du Second Empire, à Plassens à « La Souleiade ». C'est dans cette propriété que Pascal Rougon mène une étude depuis trente ans sur la tare héréditaire qui frappe sa famille. Mais ces dossiers, préjudiciables pour la famille, sont loin d'être du goût de sa mère, Félicité Puech... Avec ce roman, qui permet de clore l'histoire de la lignée de Rougon-Macquart, Zola oppose l'obscurantisme au succès de la science progressiste et célèbre la vie toujours triomphante.
A Plassans, le tableau semble idyllique : c'est le bonheur pour François Mouret, sa femme Marthe et leurs trois enfants, Désirée, Octave et Serge qui vivent paisiblement dans une belle propriété. Leur vie change le jour où l'abbé Faujas et sa mère emménagent. Ils ignorent que c'est le Diable qu'ils ont fait entrer dans leur paradis. Les intentions de ce prêtre sont plus proches de celles, tyranniques, de Satan que de celles, bienveillantes, de Dieu. Populaire, l'abbé fait tourner les têtes des femmes qui deviennent de ferventes croyantes au point de délaisser leurs familles. Soumission, trahison et religion mènent les adeptes à la folie.
Zola est un des représentants les plus connus de l'école naturaliste : il a théorisé l'esthétique de ce mouvement littéraire et l'a brillamment mis en oeuvre dans ses romans, notamment dans le cycle des Rougon-Macquart.
Mais Zola s'est également intéressé au théâtre. Il a été critique dramatique au Bien public, et ensuite au Voltaire. Il a rassemblé certains de ses articles publiés dans deux ouvrages Le Naturalisme au théâtre (1881, dont est extrait cet ouvrage sur Le Drame historique) et Nos auteurs dramatiques (1881). Il a également écrit plusieurs pièces, souvent adaptées de ses romans.
Zola dans la préface de la pièce Thérèse Raquin, drame tiré du roman, définira précisément les principes du mouvement naturaliste au théâtre.
L'Argent est un roman écrit par Émile Zola, un écrivain français du XIXe siècle et l'un des principaux représentants du mouvement littéraire naturaliste. Voici un résumé de l'oeuvre :
L'Argent fait partie de la série Les Rougon-Macquart de Zola, qui explore les différentes branches d'une famille à travers plusieurs romans. Ce roman se concentre sur l'ascension et la chute de la famille Rougon dans le monde des affaires et de la finance à Paris pendant le Second Empire.
L'histoire suit principalement les personnages d'Aristide Saccard et de sa femme Renée, qui sont obsédés par l'accumulation de richesse et de pouvoir. Saccard est un homme d'affaires sans scrupules, prêt à utiliser la spéculation financière pour atteindre ses objectifs, tandis que Renée est une femme séduisante et futile, attirée par le luxe et les plaisirs de la haute société.
Le roman explore les thèmes de l'argent, de la spéculation, de la corruption et de la décadence morale. Il décrit comment l'obsession pour l'argent mène à des comportements destructeurs et à une course effrénée vers la richesse. L'intrigue se déroule dans le contexte du krach financier de 1867 et met en lumière les conséquences désastreuses de la spéculation sur la vie des personnages.
L'Argent est une critique acerbe de la société bourgeoise et du culte de l'argent qui prévalaient à l'époque. Zola examine les motivations et les actions des personnages à travers le prisme de la vision naturaliste, en mettant en avant les influences de l'environnement social et économique sur leur destin.
Fils de Gervaise Macquart et de son amant Auguste Lantier, le jeune Étienne Lantier s'est fait renvoyer de son travail pour avoir donné une gifle à son employeur. Chômeur, il part dans le Nord de la France à la recherche d'un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou et connaît d'effroyables conditions de travail.
Il trouve à se loger dans une famille de mineurs, les Maheu, et tombe amoureux de l'une des filles, la jeune Catherine. Celle-ci est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval, et bien qu'elle ne soit pas insensible à Étienne, elle se refuse à quitter Chaval.
Lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire déguisée, Lantier pousse les mineurs à la grève. Il parvient à vaincre leur résignation et à leur faire partager son rêve d'une société plus juste et plus égalitaire.
Lorsque la grève éclate, la Compagnie des Mines adopte une position très dure et refuse toute négociation. Affamés par des semaines de lutte, les mineurs durcissent leur mouvement. Les soldats rétablissent l'ordre, mais la grève continue. Lors d'un mouvement de rébellion, de nombreux mineurs défient les soldats, qui se mettent à tirer sur les manifestants : Maheu, l'ouvrier chez qui Étienne avait pris pension, est tué en dernier par les soldats...
Les Rougon-Macquart: histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire. XVIII (1891). Texte intégral. Cet ouvrage s'inscrit dans un projet de sauvegarde et de valorisation de bibliothèques et fonds patrimoniaux anciens appartenant à la littérature des 19e et 20e siècles. Une collection de grands classiques, d'écrits pour le théâtre, de poésie, mais aussi des livres d'histoire, de philosophie ou d'économie, des récits de voyage ou des livres pour la jeunesse à retrouver sur papier avec une mise en page étudiée pour optimiser le confort de lecture.
Le héros est Aristide Saccard, frère du ministre Eugène Rougon, qu'on avait déjà vu amasser une fortune colossale dans La Curée. Après une succession de mauvaises affaires, il doit repartir de zéro, mais son ambition est demeurée intacte. Il vend sa luxueuse propriété du parc Monceau afin de régler ses créanciers, puis loue deux étages d'un hôtel particulier à Paris où il installe la Banque Universelle, destinée à financer des projets de mise en valeur du Moyen-Orient. Tout est fait pour attirer petits et moyens épargnants, auxquels on promet des gains faciles et rapides. Les communiqués et articles de presse, les rumeurs savamment dosées font s'envoler les titres de la société. Saccard se retrouve à nouveau au sommet de la gloire et de la puissance. Mais celles-ci sont construites sur du sable, car il ne cesse d'acheter ses propres actions.
Thème :
Zola en livre une description haute en couleur et en personnages, complétée par la solide documentation qu'il avait amassée1, en plaçant l'action vingt-cinq ans plus tôt, en mars 1864. Comme dans Germinal, il préfère ce décalage dans le temps qui lui permet une relation plus solide de l'intrigue. L'Argent évoque la spéculation financière à une période où Paris est, avec Londres, la première place boursière au monde.
Le romancier se livre par endroits à des considérations philosophiques sur le changement « qualitatif » qu'opère dans l'esprit la disposition de ressources importantes, permettant de transformer jusqu'aux paysages eux-mêmes. Avant Francis Scott Fitzgerald, chez qui ce sera un thème récurrent, il laisse entrevoir cette nouvelle perception bien éloignée des principes de 1789 : « Les riches sont différents. » Ce thème était déjà en partie abordé dans La Curée.