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Claude Molzino
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Parler du silence?? Et de plus le définir comme ce que la musique nous fait entendre?? Projet doublement insensé?? C'est pourtant très loin de toute provocation artificieuse ou spéculation gratuite que cet essai parie sur la fertilité du paradoxe quand il est mis en oeuvre dans l'exigence d'une pensée rigoureuse. Par une démarche phénoménologique qui le traque pas à pas, cet impossible objet d'expérience et de connaissance que se révèle être le silence est circonscrit comme condition de possibilité de toute musique et par-delà, de toute dimension sonore en général. Si l'on ne peut dire ce qu'est en propre le silence, reste ouverte la voie du sens figuré et telle est la proposition ici faite de la notion d'incarnation. L'absence de propriété attribuable au silence défait tout discours philosophique classique et ouvre à une compréhension originale de la musique comme chair sensible de ce silence dont apparaît chemin faisant la neutralité ontologique déroutante, car on ne peut dire de lui ni qu'il est ni qu'il n'est pas. Ce questionnement qui renouvelle entièrement la caractérisation habituelle de la musique comme art du temps permet une approche de la temporalité au coeur de nos existences et par là se décline en compréhension du sujet que chacun est, aux antipodes de la souveraineté cartésienne et tout de réceptivité. Husserl et Heidegger principalement mais aussi Jean-Louis Chrétien accompagnent certaines étapes de ce cheminement qui rencontre bien sûr des musiciens, J. S. Bach, Ravel ou Olivier Greif notamment ainsi qu'un trio de jazz.
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Passer sans fin ; Robert Groborne sculptures
Claude Molzino
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 16 Janvier 2020
- 9782845787131
Ce livre repose sur l'analyse de quelques pièces d'une seule série de sculptures, des bronzes paradoxaux car filiformes, aériens de Robert Groborne et pourtant concerne tout l'oeuvre de cet artiste protéiforme - qui grave, sculpte, dessine, peint, photographie, etc -, le principe d'engendrement par variation qui le régit donnant d'entrer dans le tout depuis le fragment. Groborne sculpte comme il grave, en augure : il découpe la spatialité, instituant un lieu sis par la forme qu'il crée ; ainsi délimite-t-il une ouverture dans le grand ouvert indéterminé de l'espace et définit-il un intérieur à l'intérieur de l'extérieur. Geste de sacralité en fraternité avec les constructions de l'architecte où bâtir, habiter et passer sont entrelacés pour fonder le monde humain que tout art institue.
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Figures d'un monde en sursis ; un dialogue entre philosophie et photographies du temps présent
Claude Molzino
- L'Harmattan
- Ouverture Philosophique : Serie Esthetique
- 28 Mars 2018
- 9782343139821
"Regardons le monde tel qu'il est, sans complaisance ni hostilité, et essayons de comprendre où nous en sommes. C'est ce que propose cet essai construit en dialogues : entre l'oeil et l'esprit, car philosophie et photographies s'éclairent réciproquement pour élaborer une compréhension de ce monde dont nul ne peut ignorer l'inquiétante fragilité. Dialogue également entre hier et aujourd hui. Si ces images donnent une vision incarnée du présent, la conversation avec des penseurs contemporains ou anciens pour les interpréter veut honorer l actualité toujours vivante de toute vraie philosophie."
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Depuis toujours, la philosophie a volontiers cultivé son affinité native avec les arts plastiques mais elle s'est en revanche employée à négliger voire mépriser la musique. Un tel bâillon parle et trahit la fascination apeurée que l'art musical, comme un chant de sirènes, produit chez le philosophe. C'est que, loin d'être, comme tout art du reste, un divertissement agréable, la musique déploie un autre sens du sens et de la vérité que ceux définis philosophiquement. L'auteur propose de se mettre à l'écoute de ce sens. La respiration porte le rythme qui anime la musique. Par l'analyse de la différenciation rythmique, on pourra comprendre comment le silence, cet indifférencié absolu, est lieu de provenance de toute musique. Les références aux compositeurs, essentiellement J.-S.
Bach, Schumann, O. Greif et H. Dutilleux conduisent par-delà la diversité des siècles et des styles, à ce même creuset d'absolu dont éclot toute musique.
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