Nudité, lascivité, sensualité, provocation, impudeur, ou obscénité. Durant le XIXe siècle, l'érotisme prend une place nouvelle dans la culture visuelle occidentale, notamment grâce à l'essor de procédés de reproduction tels que la photographie, la presse ou la lithographie.
Ce genre est principalement produit par des artistes masculins, à destination d'un public qui l'est aussi.
La littérature fantasme sur les rapports amoureux entre les peintres et leurs modèles, la photographie de nu devient un enjeu commercial, le réalisme dévoile la crudité du corps et les dessinateurs ne cessent de croquer les impudeurs de la femme.
Fruit d'une recherche longue et méticuleuse cet ouvrage revient sur les grandes réflexions menées sur le thème de la nudité dans le champ de l'histoire de l'art et de l'histoire des sensibilités. Il étudie la réception de cette nudité en France, en s'appuyant des sources documentaires et iconographiques renouvelées (oeuvres méconnues, dessins et photographies, journaux et revues, ouvrages, archives, textes de lois) et permet de mieux comprendre cette histoire de l'art érotique du xixe siècle, longtemps pérennisée par le seul goût de la description.
En replaçant les oeuvres dans leur contexte, en comparant les expressions et les esthétiques, et étudiant la culture visuelle du temps, Claire Maingon ouvre de nouveaux champs de réflexion, tout en permettant de faire découvrir des artistes méconnus ou oubliés tels que Broc, Gavarni, Makart, Beaumont, Dubufe, Galimard, Ranft, Eakins ou Lambeaux, aux côtés des grands noms de l'histoire de l'art du xixe siècle, David, Ingres, Delacroix, Courbet, Manet, Rodin, Gérôme, Falguière, Forain, Gervex.
Existe-t-il un patrimoine du sexe et du licencieux, des formes artistiques et architecturales remarquables ou insolites traitant de la sexualité et de ses moeurs ? Nos musées, comme le territoire, en sont pleins ! Cet ouvrage propose de découvrir la manière dont la sexualité, ses symboles et ses représentations, habitent l'histoire de nos richesses patrimoniales françaises et abordant trois univers : celui des musées, des territoires et de la nuit. À chacun de ces espaces, réels ou imaginaires, correspond un regard.
À l'intérieur de chacun de ces thèmes, la progression se voudra chronologique, en abordant les exemples des plus anciens aux plus récents. L'analyse des oeuvres se combinera avec une réflexion sur leur valeur patrimoniale : quelles polémiques ont-elles soulevées, quels débats ? Comment furent-elles regardées par le passé et quelle est leur place aujourd'hui ? L'ouvrage présentera aussi des focus, permettant d'analyser en profondeur une oeuvre et de la replacer dans son contexte historique ; et des récits nous mettant dans les pas d'écrivains ou d'artistes qui ont commenté, saisi l'importance de ce patrimoine de l'érotisme et du licencieux.
Cet ouvrage invite à redécouvrir des chefs-d'oeuvre, des tableaux ou sculptures moins connus, des esquisses oubliées, ayant fait l'objet de condamnations ou de mises à l'index. De Titien à Manet et Picasso, de Praxitèle à Rodin et aux grands noms de l'art contemporain, de multiples oeuvres attachées à la représentation de la sexualité, de la sensualité, de l'impatience exaspérée du désir, du commerce des corps ont été sujettes aux rejets, aux commentaires acerbes, aux critiques les plus dures. Ce sont autant d'histoires et de scandales que dévoile Claire Maingon.
Prévert s'écrie « Quelle connerie la guerre ! » dans son célèbre poème Barbara. Mais la guerre, nourrie par la pulsion de mort qu'a théorisée Freud, est aussi ce « fait social total?» analysé par Marcel Mauss, qui bouleverse et stimule tous les plans de la société, y compris la création artistique. Cet ouvrage vise à analyser les quatre réponses principales de l'art et des artistes à la guerre, à travers les temps?: la représentation de la guerre en tant qu'événement historique, l'usage des arts dans la guerre à des fins de propagande ou de protection, l'art comme expression marquante du refus ou de la dénonciation de la guerre, et, enfin, la création d'une mémoire artistique de la guerre pour les périodes de paix.
« La République nous appelle,/Sachons vaincre ou sachons périr ! » Ces paroles du « Chant du départ » révolutionnaire pourraient, un siècle plus tard, être reprises par les Poilus de 1914. Car les troupes qui se sont fait décimer dans les tranchées de Verdun avaient hérité de 1789 une profonde culture du sacrifice.
Agonisants encourageant leurs camarades à continuer le combat, enfants invités à devenir des héros... Une véritable propagande d'État, nourrie de récits légendaires, de cérémonies commémoratives et de toute une imagerie d'Epinal, a vu le jour dès les premiers combats de la République, en 1792. Elle a durablement façonné l'imaginaire national, dans un culte de la souffrance qui s'est perpétué en 1914-1918, et dont les monuments aux morts témoignent avec une force pathétique.
Le meuble à fards, pièce majeure des collections du MuMa, est un chef-d'oeuvre de Jacques Émile Ruhlmann (1879-1933), le plus grand décorateur français des années 1920-1930, associé, pour la plaque de serrure ciselée, au sculpteur Alfred Janniot, l'auteur des grands reliefs du palais des Colonies.
Le fonds Art déco du MuMa, constitué essentiellement dans les années 1970 autour du lien particulier de la ville du Havre avec les grands chantiers décoratifs des paquebots transatlantiques, l'Île-de-France et le Normandie, réunit des artistes qui furent souvent des collaborateurs de Ruhlmann : Jean Dunand, Jean Dupas, Eugène Robert Poughéon...
De 1914 à 1918, le patrimoine français détruit ou dévasté par les ravages de la guerre est sacralisé et devient un réel instrument de propagande.
Moins d'un an après les destructions emblématiques de Louvain et de Reims (août-septembre 1914), Paris est le théâtre de spectaculaires expositions à visée de propagande antigermanique fondées sur l'exaltation du patrimoine architectural et artistique meurtri.
L'une des premières manifestations a lieu au printemps 1915 au Trocadéro, au sein du musée de Sculpture comparée. Elle montre des photographies de monuments dévastés, exposés à proximité des moulages en plâtre de monuments historiques estampés avant guerre, ultimes témoignages des originaux partiellement ou entièrement détruits. Ces moulages sont valorisés au moyen d'une signalétique au message accusateur : « Sculptures détruites par les Allemands. » L'année suivante, le musée du Petit Palais organise une autre manifestation explicitement intitulée « Exposition d'oeuvres d'art mutilées ou provenant des régions dévastées par l'ennemi ». Dans une scénographie dantesque, des statues décapitées, estropiées et des fragments d'architectures déchiquetés par les bombes lancées sur Verdun, Arras ou Dunkerque s'offrent aux visiteurs comme autant de stigmates de la « fureur du vandalisme allemand ». L'objectif avoué de ces manifestations était d'inspirer « plus de colère encore contre l'envahisseur et présenter des témoignages directs du vandalisme ».
Ces expositions furent l'incarnation d'une propagande destinée tant à toucher chaque foyer français qu'à convaincre les pays neutres de s'engager. Elles constituèrent en ce sens de véritables armes idéologiques.
À travers des caricatures, des photographies et des illustrations, l'exposition et le livre retracent cette mise en scène des destructions de monuments et la diabolisation de la Kultur. Elles permettent d'appréhender la diversité avec laquelle les antagonismes culturels furent représentés en France et dans les pays alliés.