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Honore Champion
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Vingt années séparent le premier exposé de la théorie darwinienne - le brouillon de 1839 - et la publication, le 24 novembre 1859, de L'origine des espèces. La fin de cette longue genèse est aussi le début d'une lente maturation qui durera jusqu'en 1872 - date de sa sixième et dernière édition -, voire, si l'on y inclut les ultimes révisions de l'auteur, jusqu'en 1876 - date du dernier tirage soumis à son examen. C'est cette édition absolument définitive du plus célèbre des ouvrages de Darwin qui est ici traduite et présentée à l'occasion du bicentenaire de sa naissance. Aucun livre de science ne connut sans doute plus durable succès. Aucun ne suscita réactions plus vives ni controverses plus passionnées. Dans une quête d'exhaustivité qui demeurera toujours insatisfaite, l'ouvrage illustre à travers chacun de ses chapitres la haute cohérence de la théorie de la sélection naturelle, moteur de la transformation des espèces, avec les données issues de l'observation des variations animales et végétales, de la théorie des populations, de la zootechnie, de l'horticulture, de l'éthologie, de l'étude de la génération et des croisements, de la paléontologie, de la biogéographie, de la morphologie, de l'embryologie, de l'histoire de la Terre et du climat, ainsi que de la classification des formes vivantes. Particulièrement démonstratif et amplement documenté, il porte un coup décisif aux anciennes croyances en la création singulière et en la perfection native, fixe et définitive des espèces. Cette laïcisation de l'histoire naturelle, qui s'inscrit elle-même dans une autonomisation nécessaire de la science, sera pour cela longtemps combattue par les Eglises et les groupements mystiques restés fidèles au dogme, indéfiniment remanié mais toujours résurgent, de la Création du monde et du vivant par une intelligence transcendante et providentielle qui serait seule capable d'en garantir les fins et d'en préserver l'harmonie. Dans une savante et méticuleuse préface, Patrick Tort étudie pas à pas la constitution de ce maître livre qui inaugure, en l'affranchissant de toute théologie, la pensée scientifique moderne.
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Esquisse au crayon de ma théorie des espèces : [Essai de 1842]
Charles Darwin
- Honore Champion
- Champion Classiques
- 21 Mars 2024
- 9782380960860
Ce texte de 1842 - Darwin a trente-trois ans -, écrit au crayon dans un style abrégé, couvert d'annotations, de ratures et de surcharges, est la trace la plus ancienne de l'invention de la théorie de la sélection naturelle.
C'est en ces termes exacts que Darwin décrit dans son journal personnel les 35 pages très approximativement rédigées et extrêmement elliptiques qu'il a consacrées au premier argumentaire de sa théorie de l'évolution des organismes. Ce texte de 1842 - Darwin a trente-trois ans -, écrit au crayon dans un style abrégé, couvert d'annotations, de ratures et de surcharges, est, après le brouillon de 1839 (traduit ici en annexe), la trace la plus ancienne de l'invention de la théorie de la sélection naturelle, qui se développera en 1844 et ne parviendra à s'exposer publiquement d'une manière satisfaisante que le 24 novembre 1859 lors de la première parution de
On the Origin of Species.
Oublié sous un escalier de Down House, retrouvé en 1896 à la mort d 'Emma Darwin, l'épouse du naturaliste disparu quatorze ans plus tôt, transcrit et publié en 1909 par son fils Francis, ce texte, inédit jusqu'ici en français, contient les informations les plus précieuses sur ce qu'a pu être la genèse, dans l'esprit de Darwin, d'une théorie qui allait révolutionner l'ensemble des sciences de la vie - et la représentation même de la nature.
Le présent ouvrage est la traduction de la première partie (
Essay of 1842) de
The Foundations of The Origin of Species, two Essays written in 1842 and 1844 by Charles Darwin, ed. by his son Francis Darwin, Cambridge, at the University Press, 1909 -
L'expression des émotions chez l'homme et les animaux
Charles Darwin
- Honore Champion
- Classiques Essais
- 6 Mai 2021
- 9782380960266
Paru le 26 novembre 1872, ce chapitre détaché de La Filiation de l'Homme consacré à l'expression des émotions chez l'Homme et les animaux est ordinairement reconnu par les commentateurs contemporains comme un ouvrage d'une singulière importance pour l'élaboration de disciplines d'études telles que la psychologie animale, l'éthologie, l'anthropologie et les sciences du langage et de la communication.
Pour justifié qu'il soit, cet hommage des auteurs à la modernité d'un texte dont les intuitions majeures remontent cependant à la jeunesse de Darwin ne doit pas faire oublier l'objectif premier du livre, qui est de fournir à l'histoire naturelle transformiste un supplément de preuve tiré de l'étude minutieuse des mécanismes anatomo-physiologiques mis en oeuvre par la traduction somatique des différents « états de l'esprit » - et donc de vérifier leur relative universalité au sein de l'espèce humaine, tout en examinant les manifestations probables de leurs ébauches animales. Et, au passage, de réfuter là aussi les thèses providentialistes de la théologie naturelle, qui soutiennent avec Charles Bell que l'homme est seul à disposer, suivant le dessein du Créateur, de muscles spécialement destinés à produire sur son visage et dans ses yeux l'ineffable inscription des passions de son âme.
Dès lors, l'opposition réitérée de l'inné (le socle naturel, biologique, donc universel de l'expression) et de l'acquis (la sédimentation d'habitudes et d'instructions culturelles particulières) tend à occulter, sous la persistante banalité des commentaires qu'elle régit, ce qui chez Darwin proclame pourtant son indispensable dépassement. Combinant sans cesse les deux ressources, Darwin, ainsi que le montre Patrick Tort dans sa préface, n'est ni dans un pur innéisme pré-lorenzien, ni dans l'artificialisme ou dans le conventionnalisme de principe des sciences sociales, mais dans l'articulation qu'avaient perçue et théorisée Condillac et, dans le registre esthétique, Diderot entre les signes naturels des émotions et leur apprentissage néanmoins nécessaire.
Précédé de : Patrick Tort, L'origine de la sympathie.
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Autobiographie de Charles Darwin (1809-1882) : rétablissant les passages supprimés de la publication
Charles Darwin
- Honore Champion
- 20 Octobre 2022
- 9782380960549
La version intégrale enrichie d'un minutieux appareil documentaire. Une source unique d'informations précieuses sur la famille de Darwin, ses années de formation, la genèse de sa théorie, sa confiance en la science, son amour pour ses proches, sa fidélité à ses amis, et son ultime et émouvant regret " de n'avoir pas fait directement plus de bien " à ses semblables.
Écrite entre le 28 mai et le 3 août 1876 alors que Darwin était âgé de 67 ans, puis complétée d'adjonctions multiples jusqu'au printemps de 1881, l'Autobiographie parut d'abord en tête des Life and Letters of Charles Darwin publiées par son fils botaniste Francis en 1887. Mais elle dut attendre plus de 70 années après cette dernière date pour être rétablie, en 1958, dans sa version complète, durement entamée par la censure qu'avait imposée sa veuve Emma, et que le naturaliste eût sans doute pratiquée lui-même s'il en avait envisagé la publication.
Ce n'est en effet qu'en 1958 que sa version non expurgée vit le jour grâce aux soins de sa petite-fille Nora Barlow, fille du cinquième fils de Darwin (Horace), et elle-même botaniste et généticienne.
L'immense intérêt de l'Autobiographie rendue à sa version intégrale réside dans le fait qu'ayant éprouvé le manque d'un récit personnel émanant de son grand-père Erasmus lorsqu'il lui fallut retracer les principales étapes de sa vie, Darwin résolut de léguer à ses enfants ce qu'il n'avait pas lui-même reçu de son aïeul : une confidence intime et sincère portant sur ses goûts, ses actes, sa pensée et sa psychologie, non destinée à la publication, mais apte à servir de guide à quelque descendant intéressé par le témoignage direct d'une vérité soustraite à toute interprétation étrangère.
C'est pour cette confidence restituée que Patrick Tort a souhaité faire de sa préface un hommage à Nora Barlow. Le texte restauré par ses soins, dont la présente traduction rend un compte scrupuleux en l'enrichissant d'un minutieux appareil documentaire, est une source unique d'informations précieuses sur la famille de Darwin, ses années de formation, la genèse de sa théorie, le rôle joué par sa lecture de Malthus, le milieu scientifique victorien, l'opposition du savant à la théologie chrétienne, sa confiance en la science, son amour pour ses proches, sa fidélité à ses amis, son antipathie envers le philosophe Herbert Spencer, et son ultime et émouvant regret " de n'avoir pas fait directement plus de bien " à ses semblables. -
La filiation de l'homme ; et la sélection liée au sexe
Charles Darwin
- Honore Champion
- Classiques Essais
- 3 Octobre 2013
- 9782745326850
L'exposé de la théorie des instincts et la découverte d'un autre forme de sélection, la sélection sexuelle.
Plus de onze ans après la première édition de L' Origine des espèces, Darwin publie en 1871 La Filiation de l'Homme.
Il affronte une nouvelle fois les mythes de la création et l'univers dogmatique des croyances, et expose alors une version strictement naturaliste de l'origine de l'Homme et de son devenir. Au-delà, il s'agit pour lui d'expliquer l'accession de l'Homme à sa position d'éminence évolutive, représentée par l'état de civilisation . Il y observe qu'à la sélection naturelle se substituent des institutions protectrices, une éducation altruiste et une morale de la bienveillance, du secours et de la sympathie. Telle est l'inépuisable nouveauté de ce que Patrick Tort nomme, dans sa préface, l' effet réversif de l'évolution.
Une telle explication ne pouvait s'effectuer sans une théorie des instincts. C'est dans l'analyse fine des instincts procréatifs et parentaux, ainsi que des sentiments affectifs et des comportements qui leur sont associés, que Darwin découvre l'opération d'une autre sélection, elle aussi d'un grand rôle évolutif :
La sélection sexuelle...
Traduction coordonnée par Michel Prum. Sous la direction de Patrick Tort.
Précédé de : Patrick Tort, L'anthropologie inattendue de Charles Darwin. -
La variation des animaux et des plantes à l'état domestique
Charles Darwin
- Honore Champion
- Classiques Essais
- 12 Mars 2015
- 9782745329677
Entre L'Origine des espèces (1859) et La Filiation de l'Homme (1871), La Variation des animaux et des plantes à l'état domestique, ouvrage dans lequel on reconnaîtra le plus méticuleusement documenté et le plus étendu des traités généralistes de Darwin, occupe en 1868 une place intermédiaire, vouée tout d'abord à la consolidation illustrative et argumentative du transformisme.
C'est en effet la variation des êtres vivants qui, sélectionnée et transmise, constitue le matériau dynamique de la transformation des espèces. Conscient du mystère de son origine, Darwin la poursuit, depuis l'observatoire aménagé par la domestication, sous toutes ses manifestations visibles. Parcourant le champ immense ouvert à la sélection par les variations spontanées des organismes dans l'univers de la zootechnie et de l'horticulture, il étudie le phénomène variationnel, qu'il soit morphologique, instinctuel ou mental, depuis ses manifestations les plus courantes jusqu'à la production des particularités les plus singulières.
Chaque fois, un écart observé, isolé et parfois inconsciemment ou méthodiquement reproduit, atteste la variabilité naturelle du vivant, expose l'ampleur de sa plasticité et relativise les frontières apparentes entre les êtres. Si la théorie de la descendance modifiée par l'action de la sélection naturelle explique le mécanisme de la formation des espèces à partir des variétés, elle ne sait rien encore de la nature et de la source de la variation elle-même dans le processus de génération, ni des règles exactes de sa transmission. C'est à ce non-savoir momentané (pré-mendélien malgré de sensibles approches) qu'essaie de porter remède, à l'avant-dernier chapitre de cet ouvrage, la remarquable - et, de fait, post-newtonienne - «hypothèse provisoire de la Pangenèse».
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Journal de bord du voyage du Beagle (1831-1836)
Charles Darwin
- Honore Champion
- Classiques Essais
- 4 Octobre 2012
- 9782745324498
Traduit ici en français pour la première fois, le Journal de bord (Diary) de Charles Darwin est le premier document, demeuré longtemps inédit, qui relate, jour après jour, le voyage du jeune naturaliste autour du monde à bord du trois-mâts barque d'exploration le Beagle. Commencé le lundi 24 octobre 1831 à Plymouth, ce récit s'achèvera, presque cinq ans plus tard, le dimanche 2 octobre 1836 à Falmouth, après un périple au cours duquel le futur réformateur de l'histoire naturelle et auteur de la théorie de la filiation des espèces expliquée par la sélection naturelle aura acquis une provision de spécimens, d'observations, de connaissances positives et de doutes qui constituera le socle et le ferment de sa grande théorie phylogénétique.
Matrice du futur Journal de recherches (le fameux Voyage d'un naturaliste autour du monde) qui paraîtra en 1839, le Journal de bord est en premier lieu le récit de cette navigation, tour à tour éprouvante et émerveillée, et de son alternance avec les longues expéditions terrestres (Cap-Vert, Brésil, Uruguay, Argentine, Chili continental et Terre de Feu, Falkland, Chiloé, Galápagos, Tahiti, Nouvelle-Zélande, Australie, Tasmanie, îles Keeling, île Maurice, Cap de Bonne-Espérance, Sainte-Hélène, Ascension, Açores) qui furent pour Darwin l'occasion d'étudier tout ce qui, depuis la géologie, essentielle à ses yeux, jusqu'aux hommes, le conduira à douter de la véridicité de la Bible et du bien-fondé de son autorité sur l'enseignement des sciences de la terre et de la vie.
La vibrante condamnation de l'impardonnable barbarie de l'esclavage et du progressif anéantissement des peuples autochtones est l'une des grandes leçons morales du Journal de bord. Dans une longue préface et des annexes soucieuses de compléter et de rectifier parfois les données avancées par les sources anglosaxonnes, Patrick Tort, poursuivant un dialogue depuis longtemps amorcé avec le commandant de marine Claude Rouquette, montre comment le jeune Darwin, au cours de son immense voyage de découverte, affermit déjà les bases de ce qui forgera plus tard chez lui, notamment dans La Filiation de l'Homme, la notion cruciale de " civilisation ".