Filtrer
Support
Langues
Bernard Lahire
-
L'interprétation sociologique des rêves
Bernard Lahire
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 7 Janvier 2021
- 9782348067334
Le rêve peut-il être appréhendé par les sciences sociales ? Objet devenu indissociable de la psychanalyse, il était jusqu'à ce jour largement ignoré des sociologues. Si quelques chercheurs ont pu s'interroger sur la manière dont le rêve a été perçu selon les époques et les milieux, Bernard Lahire entre ici dans la logique même de sa fabrication et le relie aux expériences que les individus ont vécues dans le monde social.
L'ambition de cet ouvrage est d'élaborer une théorie générale de l'expression onirique. En partant des acquis du modèle d'interprétation proposé par Freud, il s'efforce d'en corriger les faiblesses et les erreurs, en tirant parti des nombreuses avancées scientifiques accomplies depuis L'Interprétation du rêve. À l'opposé de ce que croyait Freud, le rêve apparaît ici comme l'espace de jeu symbolique le plus complètement délivré de toutes les sortes de censures. Il livre des éléments de compréhension profonde de ce que nous sommes et permet de voir frontalement ce qui nous travaille obscurément, de comprendre ce qui pense en nous à l'insu de notre volonté.
Cet ouvrage contribue aussi à donner de nouvelles ambitions à la sociologie. Si le rêve fait son entrée dans la grande maison des sciences sociales, ce n'est pas pour laisser le lieu en l'état, mais pour en déranger les habitudes. -
Dans les plis singuliers du social ; individus, institutions, socialisations
Bernard Lahire
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 19 Septembre 2019
- 9782348045745
Dans ce petit livre conçu pour rendre plus largement visible le sens général de son travail et de la démarche qu'il y engage, Bernard Lahire s'efforce de faire apparaître le flou et les contradictions des discours savants ou demi-savants sur la " montée de l'individualisme ".
Au moment où l'individu est de plus en plus souvent perçu ou rêvé comme un être isolé, autonome, responsable, opposé à " la société " contre laquelle il défendrait son " authenticité " ou sa " singularité ", les sciences sociales ont plus que jamais le devoir de mettre au jour sa fabrication sociale. Car le social ne se réduit pas au collectif ou au général, mais gît dans les plis les plus singuliers de chaque individu.
Dans ce livre conçu pour expliciter le sens de son travail, Bernard Lahire soumet à la critique les discours sur la " montée de l'individualisme " et la figure de l'individu " libre et autonome " au coeur de nos mythologies contemporaines. Exposant la manière dont il est possible de faire de l'individu singulier un véritable objet sociologique en tant qu'être en permanence socialisé, il dialogue également avec les sciences cognitives qui, en mettant en lumière les phénomènes de plasticité cérébrale et la façon dont nos expériences sociales s'inscrivent dans nos cerveaux, nous rappellent que les individus ne perçoivent, ne pensent ou n'agissent qu'en tant que dépositaires de l'ensemble des formes d'expérience déterminées par leurs places et leurs situations dans le monde social.
Prix de l'écrit social 2013 -
Ceci n'est pas qu'un tableau ; essai sur l'art, la domination, la magie et le sacré
Bernard Lahire
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 10 Septembre 2020
- 9782348064173
En 1657, Nicolas Poussin peint une Fuite en Égypte au voyageur couché. La toile disparaît ensuite pendant plusieurs siècles. Dans les années 1980, différentes versions du tableau réapparaissent, de grands experts s'opposent, des laboratoires d'analyse et des tribunaux s'en mêlent et nombreux sont ceux à vouloir authenti?er et s'approprier le chef-d'oeuvre.
De quoi nous parle cette histoire aux allures d'intrigue policière ? Qu'est-ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art ? Et d'où vient cette aura attachée aux créateurs et aux oeuvres ? Bernard Lahire montre que le sacré n'a jamais disparu de notre monde mais que nous ne savons pas le voir. La magie sociale est omniprésente dans l'économie, la politique, le droit, la science ou l'art autant que dans la mythologie ou la religion. C'est cet effet d'enchantement qui transforme une sculpture d'animal en totem, un morceau de métal en monnaie, une eau banale en eau bénite ; et qui fait passer un tableau du statut de simple copie à celui de chef-d'oeuvre.
Puisant avec érudition dans l'anthropologie, l'histoire et la sociologie, ce livre interroge les socles de croyance sur lesquels nos institutions et nos perceptions reposent. Questionnant radicalement l'art et son ambition émancipatrice, il révèle les formes de domination qui se cachent derrière l'admiration des oeuvres. -
La culture des individus ; dissonances culturelles et distinction de soi
Bernard Lahire
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 31 Août 2006
- 9782707149282
De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d'accès à la culture, étaient réductibles à un tableau assez simple : des classes dominantes cultivées, des classes moyennes caractérisées par une " bonne volonté culturelle " et des classes dominées tenues à distance de la culture. Dans ce livre qui combine solidité argumentative et ampleur du matériau empirique, Bernard Lahire propose de transformer cette vision simpliste. Il met ainsi en lumière un fait fondamental : la frontière entre la " haute culture " et la " sous-culture " ou le " simple divertissement " ne sépare pas seulement les classes sociales, mais partage les différentes pratiques et préférences culturelles des mêmes individus, dans toutes les classes de la société. Il montre qu'une majorité d'individus présentent des profils dissonants qui associent des pratiques culturelles allant des plus légitimes aux moins légitimes. Si le monde social est un champ de luttes, les individus sont souvent eux-mêmes les arènes d'une lutte des classements, d'une lutte de soi contre soi. Une nouvelle image du monde social apparaît alors, qui ne néglige pas les singularités individuelles et évite la caricature culturelle des groupes.
-
Tableaux de famille ; heurs et malheurs scolaires en milieux populaires
Bernard Lahire
- Points
- Points Essais
- 18 Août 2016
- 9782757862933
Comment expliquer qu'une partie de ceux qui ont la plus grande probabilité de redoublement à l'école élémentaire peut échapper à ce risque et même, parfois, occuper les meilleures places dans les classements scolaires ? La réponse à cette question est au coeur de ce livre.
Des portraits familiaux montrent comment un capital culturel peut se transmettre ou non, ou bien comment, malgré un contexte familial peu propice à l'apprentissage, les savoirs scolaires peuvent tout de même être appropriés par les enfants. En fin de compte, ce sont les notions mêmes de capital culturel, de transmission ou d'héritage qui perdent de leur pertinence dès lors que, changeant d'échelle d'observation, on s'attache à la description et à l'analyse des modalités de la socialisation familiale ou scolaire.
-
L'homme des sciences humaines et sociales est le plus souvent étudié dans un seul contexte ou à partir d'une seule dimension. Or, dans des sociétés où les hommes vivent souvent des expériences socialisatrices hétérogènes, chacun est porteur d'une pluralité de dispositions. Les réflexions de l'auteur débouchent sur le programme d'une sociologie psychologique.
-
" à quoi sert la sociologie ? " la question est tout à la fois naïve et provocatrice.
la sociologie doit-elle nécessairement servir à quelque chose ? ou, pour le dire autrement, à quoi ne doit-elle surtout pas servir ? et si la sociologie doit avoir une quelconque utilité, quelle doit en être la nature : politique (sociologue-expert, sociologue-conseiller du prince, sociologue au service des luttes des dominés), thérapeutique (la sociologie comme socio-analyse et moyen de diminuer ses souffrances grâce à la compréhension du monde social), cognitive (la sociologie comme savoir n'ayant d'autre objectif que d'être le plus scientifique possible) ? c'est à cet ensemble de questionnements que les auteurs de cet ouvrage ont accepté de se confronter.
à l'heure oú les politiques sont parfois tentés de dénoncer le " sociologisme ", notamment en matière de sécurité, l'actualité nous rappelle que la sociologie est une discipline académiquement moins " légitime " que d'autres, une science particulièrement exposée aux demandes de justification ou aux remises en question de ses résultats. mais si la situation (sociale, académique et cognitive) singulière de la sociologie la met dans une situation inconfortable, dans le même temps, cette demande de réflexivité peut se révéler très productive.
-
L'oeuvre de pierre bourdieu propose l'une des orientations théoriques contemporaines les plus stimulantes et les plus complexes en sciences sociales.
Pourtant, de procès en polémiques sur l'engagement intellectuel et politique de pierre bourdieu, on a fini par oublier de prendre en considération le travail sociologique du professeur au collège de france. celui-ci fait l'objet de réfutations " radicales " qui sont malheureusement souvent l'expression d'une triste mauvaise foi, ou suscite, à l'inverse, des manifestations naïves d'adhésion, de soutien ou d'éloge manquant pour le moins de recul critique.
Prenant acte de la situation, une dizaine de chercheurs ont décidé, sous la direction de bernard lahire, de redonner toute sa place au débat scientifique et d'entreprendre un dialogue critique avec l'oeuvre de pierre bourdieu. tous ces auteurs - issus de la sociologie, de l'histoire, de l'économie, de la philosophie et de la psychologie - n'ont ni la même sensibilité théorique, ni le même rapport à l'oeuvre ou à l'auteur.
Mais tous ont le désir de discuter rationnellement des concepts d'habitus, de champ, de marché, de capital, de pouvoir symbolique, de légitimité culturelle. l'ambition de ce livre est - entre dettes et critiques de contribuer à un véritable débat autour du travail sociologique de pierre bourdieu. cette nouvelle édition est augmentée d'un texte d'olivier favereau, " l'économie du sociologue ".
-
l'" illettrisme " fait désormais partie des grands problèmes sociaux publiquement reconnus en france, considéré comme une priorité nationale par les plus hautes instances de l'état.
depuis l'invention du néologisme, à la fin des années 1970, on a assisté à
la fantastique " promotion " de ce problème. mais entre la réalité des inégalités d'accès à l'écrit, qu'il ne s'agit pas de nier, et les discours qui sont censés en parier, le rapport n'a rien d'évident. c'est ce qu'entend démontrer bernard lahire, en analysant les
grandes phases de la construction publique du problème, mais aussi et surtout, la rhétorique des discours sur l'illettrisme.
s'appuyant sur un corpus très étendu, il retrace l'histoire de l'" invention " collective de l'illettrisme, cette extraordinaire
machinerie qui a créé, par la magie d'un intense travail symbolique, un " problème social ". pour bernard lahire, la sociologie historique de l'" illettrisme ", est un moyen de prendre distance par rapport aux présupposés et aux pièges des discours ordinaires. son travail est une manière d'interroger toute une période de notre histoire politico-idéologique, et notamment le " tournant culturel ", pris en france à partir des années 1960.
il permet ainsi de saisir le poids et la nature des représentations de l'écrit dans notre pays, ainsi que des processus de stigmatisation qu'induit la valorisation sociale de la culture lettrée.
-
Enfances de classe ; de l'inégalité parmi les enfants
Collectif, Bernard Lahire
- Points
- Points Essais
- 28 Octobre 2022
- 9782757898970
Enfances de classe.
Naissons-nous égaux ? Ce livre relève le défi de regarder à hauteur d'enfants les inégalités sociales afin de rendre visibles les contrastes saisissants dans leurs conditions concrètes d'existence. Menée par 17 chercheurs dans la France entière auprès de 35 enfants âgés de 5 à 6 ans issus des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures de la population, cette enquête a pour ambition de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même réalité, mais pas dans le même monde.
Confrontant ce qui est évident pour certains et impensable pour d'autres, en matière de logement, d'école, de langage, d'éducation, de santé ou même d'aspiration, l'ouvrage met sous les yeux du lecteur l'écart entre des vies augmentées et des vies diminuées. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française contemporaine, et apporte ainsi des connaissances utiles à la mise en oeuvre de véritables politiques démocratiques.
Sous la direction de Bernard Lahire, sociologue, directeur de recherche au CNRS (Centre Max Weber/École normale supérieure de Lyon), avec la collaboration de Julien Bertrand, Géraldine Bois, Martine Court, Sophie Denave, Frédérique Giraud, Gaële Henri-Panabière, Joël Laillier, Christine Mennesson, Charlotte Moquet, Sarah Nicaise, Claire Piluso, Aurélien Raynaud, Fanny Renard, Olivier Vanhée, Marianne Woollven et Emmanuelle Zolesio.