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Littérature
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Quatre amis, musiciens amateurs, se remettent difficilement, et différemment, de la violente agression dont ils ont été victimes (qui clôt le précédent roman de l'auteur, "Quatuor"). La violence du choc les a dispersés, métamorphosés. Caroline, incapable de tenir un archet, part en Chine pour tenter de briser son apathie. Jochem, son mari, transforme son atelier de luthier et leur maison en forteresses inattaquables. Leurs voix dissonantes retracent pour chacun des personnages les étapes d'un retour à "la normale", de la reconquête de soi. Après le rythme haletant de "Quatuor", un tempo plus lent, plus intime, pour dire les ravages et la désunion que peut provoquer un tel traumatisme, et la reconstruction qui s'ensuit.
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Un quatuor amateur réunit des amis à qui la pratique musicale offre un dérivatif bienvenu à une vie professionnelle ou personnelle difficile. À cet ensemble artistique s'ajoute la figure tutélaire de Reinier, un homme de quatre-vingts ans, ancien soliste virtuose à la santé fragile. Au gré d'une intrigue digne d'un thriller, Anna Enquist dénonce l'abandon du soutien de la culture par l'État et le démantèlement du système de santé aux Pays-Bas.
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"Démolition" est l'histoire d'une jeune femme de près de quarante ans, Alice Augustus, à la fois comblée de succès professionnels et profondément malheureuse dans sa vie intime, qu'elle envisage comme une suite d'échecs. Avec ce roman, Anna Enquist revient à ses fondamentaux : la musique, la médecine, la psychanalyse, dans un récit intense d'une très grande maîtrise.
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Au printemps 1775, Elizabeth Cook, trente-quatre ans, seule depuis trois ans, attend le retour de son célèbre époux, James Cook, qui effectue son second voyage exploratoire.
Alors qu'elle se prépare à l'accueillir, qu'elle imagine une vie nouvelle, la reconstruction d'une relation conjugale et familiale authentique, l'angoisse l'étreint. Déroulant le fil de sa mémoire, Elizabeth revisite ses longues années de solitude, ses difficultés, ses douleurs, ses drames vécus dans le secret - et s'interroge sur la possibilité de recréer un lien si ténu.
James Cook revient enfi n, mais la mer l'attire plus que tout, et il ne pense bientôt qu'à repartir.
Très ancré dans la réalité, très documenté sur la société londonienne du XVIIIe siècle, ce roman historique somptueux propose un magnifique portrait de femme, véritable personnage de fiction à l'incroyable destin.
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Au piano une femme étudie les Variations Goldberg, tente de comparer les différentes éditions de la partition, de s'approcher au plus près de l'oeuvre de Bach, de comprendre ce qui la porte au sublime. Ainsi éclairé par la musique, se déploie peu à peu en elle un paysage auquel elle n'avait plus accès : les souvenirs d'un passé partagé avec sa fille aujourd'hui disparue.
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Des années après leur séparation, un homme part retrouver la femme qui attacha plus d'importance à sa carrière musicale qu'à l'amour qu'il lui portait.
Très tôt bercée par la voix de sa mère et par le piano de son maître de chant, Dora Dirique n'a jamais vécu que pour la musique. Rêveuse, farouche, elle a fait du piano son confident et son porte-parole, jusqu'à ce que la maladie l'oblige à interrompre une carrière pourtant très prometteuse. Aujourd'hui elle affronte, pour la première fois depuis des décennies, un grand piano noir qu'elle a désiré installer dans sa nouvelle maison.
Des premières heures de sa vie à cette tentative de renaissance, son histoire se recompose peu à peu, au fil de courtes scènes dans lesquelles les moindres détails , un parfum trop appuyé, un plat qui glisse et tombe à terre ont l'acuité d'une révélation. Dans la mélodie de ses souvenirs, ce sont les silences qui donnent le ton : la sombre réserve de son père, les secrets de sa mère, le mutisme de son frère handicapé, les soupirs du professeur de piano.
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Le peintre Johan Steenkamer prépare une grande exposition qui devrait lui apporter la consécration. Pour fêter l'événement, sa mère se propose d'organiser à l'issue du vernissage un grand dîner familial. Au rythme d'un implacable crescendo dramatique, Anna Enquist va précipiter tous les membres de cette famille dans le gouffre abominable d'une catastrophe que chacun d'eux a laissé longuement mûrir - en lui et autour de lui.
Construit comme un opéra en trois actes, Le Chef-d'oeuvre explore avec une exceptionnelle autorité les arcanes de la jalousie, de la démission, de la manipulation ou de la trahison. Sur la névrose familiale dans tous ses états, Anna Enquist offre, avec ce superbe premier roman, une variation d'une profondeur bouleversante.
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Nico et Lou Desbrogé cachent un drame familial au monde extérieur : leur filie adoptive a quitté la maison. Puisqu'elle est majeure, ils ne l'ont pas fait rechercher, mais son absence accentue l'incompréhension et le silence qui depuis longtemps brisent leur couple. Psychanalyste, Nico vient d'obtenir la direction d'un hôpital où il se heurte bientôt à de graves conflits sociaux. Il s'attache alors à une jeune stagiaire, Eva, et s'octroie une escapade avec elle. Mais à l'aube, malgré son acharnement à ne rien laisser paraître, il l'abandonne et part au hasard en voiture. Après avoir tenté de joindre Lou par téléphone, il perd le contrôle de son véhicule...
Dans ce roman, Anna Enquist retrace avec une grande justesse la dérive psychologique de ses personnages. Leurs sentiments, subtilement déviants, sont les clefs d'un univers familier et inquiétant, baigné de culpabilité protestante et de freudisme implicite.
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Le 13 janvier de l'an 1849, Jacob part avec son père et son frère pêcher le flétan à la cognée sur la mer gelée. Jacob a seize ans. Ce jour là, la pêche est bonne, et malgré l'avancée du jour le père ne peut s'empêcher de poursuivre sa quête. Sept cents poissons, c'est bien lourd sur la glace. Quand les trois pêcheurs tentent de regagner la terre ferme, l'étendue blanche se brise sous leurs yeux. Comme sur un radeau perdu, ils dérivent...
Dans les années soixante, Hanna a quatorze ans, elle est amoureuse d'un inconnu. Le jeune homme joue au foot le dimanche, et ce jour là l'adolescente ment à ses parents pour aller le voir jouer, l'approcher et lui plaire. Après le match, Hanna, confiante, suit son idole dans les vestiaires.
Administrateur d'une clinique psychiatrique, Fred est hanté par ses responsabilités. Il ne voit pas que son fils est devenu un homme, n'accepte pas l'idée qu'il fasse un stage dans "sa" clinique. Il ne réalise pas qu'il tue sa fille en rêve, ni que sa femme est en profonde dépression. Fred ne voit rien. Dans les cuisines de la clinique, tout en discutant, Fred pose sa main sur la plaque incandescente du fourneau et ne sent rien...
Ecrites dans les années quatre vingt dix et réunies en un volume en 1999, ces dix nouvelles ont pour point commun l'ambiguïté des relations familiales et la fragilité de l'état mental de tout être humain. Equilibre instable, insidieux déraillements, la folie menace ou s'installe, le dérèglement rôde et s'infiltre dans nos sociétés d'hier et d'aujourd'hui...
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Écrites sous forme de monologues, ces nouvelles constituent une véritable introduction à l'oeuvre romanesque d'Anna Enquist. Ses thèmes se déclinent ici dans une langue toujours plus épurée, mettant en scène de façon implacable l'ambivalence psychologique des individus et leur incapacité à prendre conscience de leur propre violence.
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Le frère est psychothérapeute, la soeur est anesthésiste. Ils exercent dans le même hôpital. Un étudiant en médecine qui travaille avec l'un et l'autre se retrouve dans un triangle affectif dangereux où ses propres pathologies entrent en résonance avec un drame familial qui lui échappe.