« Mon ami Serge a acheté un tableau. C'est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. Mon ami Serge est un ami depuis longtemps. »
« On a voulu être sympathiques, on a acheté des tulipes, ma femme m'a déguisé en type de gauche, mais la vérité est que je n'ai aucun self-control, je suis un caractériel pur »La pièce Le Dieu du carnage a été créée le 25 janvier 2008 au théâtre Antoine avec Isabelle Huppert, dans une mise en scène de l'auteur.« Une manière très moderne et très séduisante d'incarner comme aucune voix en France actuellement, les meilleures traditions de la littérature française. »Tilman Krause, Die Welt.« Brillantissime. On en ressort avec une tension élevée, en ayant ri aux larmes. »Christine Dssel, Süddeutsche Zeitung.« On peut prédire à cette pièce un destin triomphal. »Matthias Heine, Die Welt.« En trois mots : une pièce géniale. »Gerhard Stadelmaier, Frankfurter Allgemeine Zeitung.« Yasmina Reza s'élève au-dessus des genres. Comme Tchékhov, Wilde ou Schnitzler, elle campe sur le grand champ de bataille de la comédie. »Tagespiegel.« La quintessence de l'esprit de finesse. »Luc Ferry, LCI.« Elle en dit plus sur notre société que tous les graves essayistes de notre temps. Notre meilleur auteur de comédie contemporain. »Étienne de Montety, Le Figaro.« Extraordinaire dialoguiste, elle renoue ici avec la verve qui avait enthousiasmé les lecteurs d'Art. »Frank Nouchi, Le Monde.« Yasmina Reza sait saisir les secondes éternelles. »Marie-Laure Delorme, JDD.« À partir de situations somme toute banales de notre univers quotidien, elle parvient à monter des mayonnaises effrayantes, à transformer des gens civilisés en minables barbares, grâce à l'arme fatale des mots. »Marie Chaudey, La Vie.« Un huis-clos qui se lit comme un roman... Reza sait fort bien mettre le doigt là ou ça fait mal, mais aussi nous faire rire. »Femme Actuelle.« Envie d'une lecture courte, forte et acide, qui se dévore d'une traite ? Vous serez comblé par ce petit livre jouissif. »Psychologies.« Une explosive danse de mort au burlesque leitmotiv Une lucidité ravageuse qui lie petite et grande histoire, philosophie et divertissement, Ionesco et Sarraute. Un électrique plaisir de lecture. »Fabienne Pascaud, Télérama.« Drôle et perfide. »Odile Quirot, Le Nouvel Observateur.« Très cruel et très drôle. »Jérôme Serri, L'Express.« Un acte de plus, et de plus en plus sec, dans son imparable drôlerie, à la grande comédie que Reza construit sur notre impuissance à aimer. »Gilles Costaz, Les Échos
Prix Renaudot 2016
"Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable."
Hélène Vincent incarne Elisabeth, soixantenaire désenchantée prise dans un drame sordide, et interprète avec brio cette variation sarcastique sur la solitude, le couple et l'abandon.
"J'ai commencé à éprouver un sentiment, je veux dire un vrai, à ce moment-là. En sortant de la voiture, à Wandermines, sous la pluie. On ne parle pas assez de l'influence des lieux sur l'affect. Certaines nostalgies remontent à la surface sans prévenir. Les êtres changent de nature, comme dans les contes. Au milieu de cette confrérie en habits du dimanche, se pressant vers la mairie pour échapper aux gouttes, tenant le bras d'Odile pour l'aider sur le parvis glissant, j'ai éprouvé la catastrophe du sentiment."
Glissant de la mélancolie à l'humour, Yasmina Reza dessine avec Heureux les heureux une constellation moderne de personnages confrontés à l'impasse sentimentale.
Grand prix du roman "Marie-Claire" 2013
Prix littéraire "Le Monde" 2013
« Où est l'enfance ? Des jours écoulés et vécus, il devrait de temps en temps jaillir une image lumineuse, une fulgurante réminiscence.
Mais rien ne surgit. Rien ne triomphe du désir d'oubli. »
Composition intimiste, « Hammerklavier » joue une partition où se dévoilent des notes fulgurantes : brefs instants de vie, fragments autobiographiques, anecdotes, rêves et souvenirs. Avec le style incisif qui est le sien, l'auteure met en musique et en scène, dans de courts textes, comiques ou tendres, ses préoccupations singulières sur l'art, la judéité, le temps qui passe... Autant de chapitres, autant de mélodies distinctes. Avec « Hammerklavier », Yasmina Reza quitte le théâtre pour le récit, sans rien perdre de sa force dramatique ni de l'acuité de son regard.
« Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé mon fils, un soir, de dos, il avait deux ans.
Il jouait et je regardais sa nuque et ses petits cheveux noirs bouclés et j'ai pensé au vieux monsieur qu'il sera avec ses cheveux, petits fils serrés gris, courts mais encore un peu ondulés, très doux, un vieux monsieur que je ne verrai jamais. » Y.R.
Un soir, dans un appartement parisien, Henri et Sonia dbattent : faut-il rpondre aux appels de leur fils qui, de son lit, rclame manger alors qu'il s'est lav les dents ?
La situation s'envenime quand apparaissent Hubert et Ins qu'ils croyaient avoir invits pour le lendemain. La situation se dtriore encore, d'autant qu'Hubert - patron d'Henri -, lui apprend qu'une communication sur les halos de matire noire dans les galaxies, sur quoi Henri travaille depuis trois ans, vient dtre publie, ce qui rduit nant ses rves de promotion.
Cette tragi-comdie du quotidien est rejoue trois fois de suite, dans des interprtations diffrentes.
Aprs une cration mondiale de Luc Bondy au Burgtheater Vienne, fin octobre 2000, la pice sera mise en scne en novembre 2000 au thtre Antoine Paris. Elle sera galement l'affiche en dcembre 2000 Londres, en version anglaise.
« Les acteurs sont des lâches.Les acteurs n'ont pas de courage.Moi le premier.Les qualités humaines habituelles dans le monde normal sont contraires au bien de l'acteur. »Cinq acteurs répètent une comédie : une réunion de famille au cours de laquelle une mère présente à ses deux filles et à son gendre, le nouvel homme de sa vie, un veuf gérant d'immeuble...