Démocratie. Le mot court sur toutes les bouches, se jette au visage de l'adversaire à l'occasion des débats les plus insignifiants. L'exigence démocratique s'est enlisée et perdue dans les jeux politiciens, l'indifférence des paresses citoyennes, l'hostilité de ceux qui souhaitent sa disparition. Si le mot est vidé de son sens, la chose peut-elle encore survivre ?
Les deux philosophes Chantal Delsol et Myriam Revault d'Allonnes, tout en affirmant leurs profondes divergences sur ce thème d'actualité qui divise notre société, parviennent à dialoguer avec clarté et respect, selon les principes de notre collection « Disputatio ».
La méconnaissance de le pensée de Merleau-Ponty est flagrante dès lors que nous sortons du milieu universitaire et académique.
Le propos ici n'est pas de se situer dans la perspective d'un « retour à » ce que Merleau-Ponty aurait lui-même récusé, mais de dégager, dans sa pensée, ce qui nous apprend à voir « le monde de tout le monde », de ressaisir cette étonnante présence aux problèmes de notre démocratie contemporaine.
C'est le mal joli, dès qu'il est fini on en rit. Si ce dicton était vrai, parlerait-on tellement de l'enfantement et de ses peines ? L'accouchement sans douleur a contesté leur fatalité, pourtant admise depuis des siècles. Les analgésies médicamenteuses s'opposent à elles par d'autres voies. Il faut pourtant aller plus loin et ailleurs, analyser plus avant la signification de la douleur dans la vie des femmes, se donner des instruments pour comprendre et rompre le lien profond, à la fois psychologique et social, qui associe féminité et douleur. Qui, subrepticement, a conduit et conduit encore tant de femmes à souffrir, et pas seulement pour accoucher. Le bilan de douze ans de recherches cliniques. Un livre lié aux combats de l'époque, contre la douleur, pour les femmes. Pas un livre contre les hommes.
Si le XVIIIe siècle a été pour Kant « le siècle de la critique à laquelle il faut que tout se soumette », le temps où nous vivons signe le triomphe de la confusion à laquelle rien n’échappe. Mais la critique ne se limite pas à un exercice intellectuel et mental, la marque de ce qu’on appelle l’« esprit critique ». Elle est une attitude et même un geste, une manière de dire, de penser et d’agir et surtout une exigence politique. C’est l’une des conditions du vivre-en-commun et sa force aujourd’hui nous manque.
Emmanuel Macron avait invité les chômeurs à « traverser la rue » pour trouver un travail. Il définissait alors l'individu comme un acteur non seulement solitaire mais aussi rationnel et calculateur, tout à fait informé des conséquences de ses actes. Or cet individu n'existe pas, personne n'est le coach de soi-même et la nation n'est pas une « start up », sinon dans ce certain discours managérial et comptable qu'Emmanuel Macron a repris à son compte et qui le rend dupe du mirage d'un « nouveau monde ».
Car le sujet-citoyen n'est pas celui qui se montre « capable » seul, mais celui qui, avec d'autres, oeuvre à rendre possible telle ou telle option, pour chacun ; l'individu autonome n'est pas un bloc d'intérêts et de concurrence mais celui qui sait ce qui le relie aux autres. L'autonomie, la responsabilité ou la capacité sont des notions qui n'ont de sens que comprises comme porteuses d'une tension : elles relèvent la discordance entre une problématique de séparation (l'indépendance des individus) et d'intégration dans la communauté. Autrement dit, il existe un endettement réciproque entre l'homme et le social. C'est pourquoi, loin d'être anodin, ce propos sur les chômeurs ou celui sur le « pognon de dingue » trahissent, et engendrent, des lectures simplifiantes et univoques du monde social.
Devant un tel dévoiement, Myriam Revault d'Allonnes reprend à nouveaux frais ces notions fondamentales pour en montrer la profondeur, les paradoxes et la puissance. Dans la même veine que le travail qu'elle avait mené sur le sarkozysme dans L'homme compassionnel (2008), cette grande philosophe du politique donne, une fois de plus, une leçon de clarté et de rigueur sur un sujet d'actualité.
L'irruption de la notion de " post-vérité ", désignée comme mot de l'année 2016 par le dictionnaire d'Oxford, a suscité beaucoup de commentaires journalistiques, notamment sur le phénomène des fake news, mais peu de réflexions de fond. Or, cette notion ne concerne pas seulement les liens entre politique et vérité, elle brouille la distinction essentielle du vrai et du faux, portant atteinte à notre capacité à vivre ensemble dans un monde commun.
En questionnant les rapports conflictuels entre politique et vérité, Myriam Revault d'Allonnes déconstruit nombre d'approximations et de confusions. Elle montre que le problème majeur de la politique n'est pas celui de sa conformité à la vérité mais qu'il est lié à la constitution de l'opinion publique et à l'exercice du jugement. L'exploration du " régime de vérité " de la politique éclaire ce qui distingue fondamentalement les systèmes démocratiques, exposés en permanence à la dissolution des repères de la certitude, à la tentation du relativisme et à la transformation des " vérités de fait " en opinions, des systèmes totalitaires, où la toute-puissance de l'idéologie fabrique un monde entièrement fictif.
Loin d'enrichir le monde, la " post-vérité " appauvrit l'imaginaire social et met en cause les jugements et les expériences sensibles que nous pouvons partager. Il est urgent de prendre conscience de la nature et de la portée du phénomène si nous voulons en conjurer les effets éthiques et politiques.
Myriam Revault d'Allonnes est professeur à l'École pratique des hautes études. Elle a publié de nombreux essais au Seuil, et notamment La Crise sans fin. Essai sur l'expérience moderne du temps (2012).
Pourquoi avons-nous besoin de chefs ? Pourquoi leur obéit-on ? Pourquoi les sociétés n'ont-elles pas toutes les mêmes régimes politiques ? Pourquoi se défie-t-on autant de la politique ?
En abordant ces questions si actuelles, ce dialogue veut faire comprendre que la démocratie, qui nous apparaît aujourd'hui bien fragile et même décevante, est toujours à recommencer, à inventer, et qu'il est de notre responsabilité de la faire vivre.
Myriam Revault d'Allonnes est professeur émérite des universités à l'École pratique des hautes études. Elle a notamment dirigé, de 2006 à 2013, une collection de philosophie pour enfants, " Chouette ! Penser ", aux éditions Gallimard Jeunesse.
On ne parle plus aujourd'hui d'une crise succédant à d'autres crises – et préludant à d'autres encore –, mais de " la crise ", et qui plus est d'une crise globale qui touche aussi bien la finance que l'éducation, la culture, le couple ou l'environnement. Ce constat témoigne d'un véritable renversement : si à l'origine la krisis désignait le moment décisif qui, dans l'évolution d'un processus incertain, permettait d'énoncer un diagnostic et donc une sortie de crise, tout se passe comme si la crise était devenue permanente. Nous n'en voyons pas l'issue : elle est la trame même de notre existence.
La crise, plus qu'un concept, est une métaphore qui ne rend pas seulement compte d'une réalité objective mais aussi d'une expérience vécue. Elle dit la difficulté de l'homme contemporain à envisager son orientation vers le futur. La modernité, dans sa volonté d'arrachement au passé et à la tradition, a dissous les anciens repères de la certitude qui balisaient la compréhension du monde : l'homme habite aujourd'hui un monde incertain qui a vu s'évanouir tour à tour l'idée de temps nouveaux, la croyance au progrès et l'esprit de conquête.
C'est à partir de cette expérience du temps d'un nouveau genre que cet essai nous invite à reconsidérer de façon inédite la " crise " dans laquelle nous sommes plongés et à y puiser de quoi aller de l'avant.
Myriam Revault d'Allonnes est philosophe, professeur des universités à l'École pratique des hautes études. Elle a notamment publié aux Éditions du Seuil Le Pouvoir des commencements. Essai sur l'autorité (2006), L'Homme compassionnel (2008) et Pourquoi nous n'aimons pas la démocratie (2010).
Prenant, en philosophe, le contre-pied d'une approche qui réduit la notion de " représentation " à sa dimension juridico-politique, Myriam Revault d'Allonnes revient à ses deux sources originelles : la peinture et le théâtre. Elle interroge la façon dont, jusqu'à aujourd'hui, ces inspirations divergentes travaillent souterrainement les débats autour de la représentation politique, de ses manques ou de son inadéquation.
Au terme de l'exploration, surprise : il apparaît que les troubles de la représentation politique moderne sont liés à la nature même de notre être-en-commun. Car ce qui désormais fait lien ne peut se donner que de manière paradoxale, dans la non-coïncidence à soi et l'épreuve de la séparation. C'est donc une illusion de penser que la représentation est susceptible de " figurer " la réalité de manière transparente ou adéquate. D'autres voies s'offrent toutefois aux citoyens pour se représenter et porter au jour les capacités qui redessinent la nature du lien représentatif – autant de nouvelles perspectives qui inscrivent la représentation sous le signe de la re-figuration au lieu de la renvoyer à l'impossible figuration d'un commun qui, sans cesse, se dérobe.
Myriam Revault d'Allonnes est philosophe, professeur émérite des universités à l'École pratique des hautes études et chercheur associé au CEVIPOF. Elle a notamment publié, au Seuil, Le Pouvoir des commencements. Essai sur l'autorité (2006), L'Homme compassionnel (2008), Pourquoi nous n'aimons pas la démocratie (2010) et La Crise sans fin. Essai sur l'expérience moderne du temps (2012).
Qu'en est-il de l'autorité dans un monde où l'arrachement à la tradition et au passé a pris valeur de mot d'ordre ? Que devient l'autorité lorsqu'elle se trouve confrontée à l'individualisme et à l'égalisation démocratique et que de surcroît le futur - comme c'est le cas aujourd'hui - se dérobe à toute espérance ?
L'autorité ne se confond pas avec le pouvoir. Elle appelle la reconnaissance plus qu'elle ne requiert l'obéissance. Elle se déploie dans la durée alors que le pouvoir est d'abord lié au partage de l'espace. Parce qu'elle assure la continuité des générations, la transmission, la filiation, tout en rendant compte des crises qui en déchirent le tissu, elle est une dimension fondamentale du lien social.
Si pour nous l'autorité est encore porteuse de sens, ce n'est pas parce qu'elle se réclame d'un monde vétuste, mais parce qu'elle nous fait naître neufs dans un monde plus vieux que nous. Qu'est-ce que l'autorité, sinon le pouvoir des commencements, le pouvoir de donner à ceux qui viendront après nous la capacité de commencer à leur tour ? Ceux qui l'exercent - mais ne la détiennent pas - autorisent ainsi leurs successeurs à entreprendre quelque chose de nouveau, c'est-à-dire d'imprévu. Commencer, c'est commencer de continuer. Mais continuer, c'est aussi continuer de commencer.
Cet ouvrage décrit quelques-uns des signes de déclin de notre système social mondial patriarcal ainsi que des hypothèses sur les bases possibles du paradigme social en émergence, résultat de la révolution quantique dans les sciences expérimentales. Quelques pistes sont esquissées, pour aller vers un monde plus évolué et fraternel. La révolution de notre village planétaire ne serait-elle ni économique ni culturelle, mais quantique ?
François Hollande, chef de guerre ? L'affirmation peut prêter à sourire : rien ne semble a priori plus étranger au président que le conflit ou l'affrontement armé. Homme politique tout en rondeurs et en compromis, il s'est toujours refusé au rapport de forces direct, lui préférant l'art de l'esquive et de l'évitement. À l'usage du pouvoir, il s'est pourtant révélé un chef des armées sans complexes et sans remords, déclenchant sans ciller interventions extérieures et opérations des services secrets, bousculant volontiers les militaires afin d'obtenir des résultats politiques, se révélant enfin face au terrorisme qui a frappé la France en 2015, et la menace encore.
Comment Hollande est-il entré en guerre au Mali, première opération extérieure d'un quinquennat qui en comptera beaucoup d'autres ? Quels ont été les dessous des frappes avortées contre le régime de Damas, à l'été 2013 ? Ceux de l'offensive lancée contre l'État islamique, en septembre 2015 ? Pourquoi se montre-t-il souvent plus dur encore dans ses positions que Washington, au point d'espérer bénéficier du retrait global des Américains, notamment au Moyen-Orient ? Comment prend-il ses décisions militaires ? Qui sont ses faucons ? Comment les attentats de janvier 2015 ont-ils conféré un tour plus sécuritaire encore à son quinquennat ?
Au fil d'une enquête fouillée, associant des documents d'archives exclusifs et de nombreux témoignages, dont celui du président lui-même et des principaux dirigeants de l'exécutif, mais également des acteurs et des observateurs les plus avertis de ces dossiers sensibles, ce livre révèle la face cachée du président.
David Revault d'Allonnes est grand reporter au service politique du Monde, en charge de l'Élysée et du gouvernement. Il est notamment l'auteur d'un livre qui fit sensation, Petits Meurtres entre camarades (Laffont, 2010), et, avec Laurent Borredon, de Valls, à l'intérieur (Laffont, 2014).
Nos sociétés sont saisies par la compassion. Un " zèle compatissant " à l'égard des démunis, des déshérités, des exclus ne cesse de se manifester dans le champ politique. À tel point que les dirigeants n'hésitent plus à faire de leur aptitude à compatir un argument décisif en faveur de leur droit à gouverner. Phénomène circonstanciel ou nouvelle figure du sentiment démocratique ? Myriam Revault d'Allonnes interroge sans détour les rapports entre la dimension affective du vivre-ensemble, la nature du lien social et l'exercice du pouvoir. Remontant aux sources de la modernité, elle montre que le rôle des passions et des émotions n'a cessé de nourrir la réflexion sur l'existence démocratique, de Rousseau à Arendt en passant par Tocqueville.
Où l'on verra que, si le déferlement compassionnel ne fait pas une politique, les liens entre sentiment d'humanité, reconnaissance d'autrui et capacité d'agir nécessitent pourtant d'être pensés à nouveaux frais.
Myriam Revault d'Allonnes est philosophe, professeur des universités à l'École pratique des hautes études. On lui doit de nombreux essais de philosophie politique, dont Ce que l'homme fait à l'homme (Seuil, 1995) et Le Pouvoir des commencements (Seuil, 2006).
L'auteur s'interroge sur la place des "psy" dans la société française et les rapports qu'entretient notre société avec ses psy et leurs usagers. Comment la psychologie est-elle partiellement détournée de ce qui devrait être son unique emploi, l'épanouissement collectif et individuel des personnes ? Notre monde étant principalement structuré par la "main invisible du marché", quelle est alors la place de l'être humain dans notre monde ?
Au XXe siècle, les " camps " où des États et des régimes politiques programmèrent l'anéantissement de l'homme ont révélé la " condition inhumaine ". L'histoire a pris le visage non plus du destin, mais de la terreur. D'où la question : avons-nous vu surgir ici la figure exceptionnelle du mal, du mal dans une violence et une horreur sans précédent ? Ou bien avons-nous affaire ici, comme l'affirme Hannah Arendt, à la banalité du mal, tout simplement ?
C'est de cette expression, dont le sens a été usé avant même d'avoir été compris, que part Myriam Revault d'Allonnes pour tenter d'approcher ce que l'homme peut faire à l'homme, c'est-à-dire la virtualité toujours présente du mal politique. Pour comprendre le présent de ce mal, il faut rouvrir le passé, remonter au mal radical selon Kant, revenir aussi au lien entre le tragique et la capacité d'institution politique chez Aristote, puis relire les Modernes : tels Hobbes et deux de ses grands commentateurs, Carl Schmitt et Leo Strauss. On trouvera dans cette lecture inédite, comme un fil conducteur, l'idée d'une humanité dénuée de toute prétention à l'innocence, d'une humanité rendue au mal de la liberté (de sa liberté) et donc à sa puissance d'agir.
Deux ans d'enquête dans les cuisines et dans les coulisses du PS avec, à la clé, de nombreuses révélations sur les dessous de cette féroce compétition politique.
C'est l'histoire de quatre camarades. A la fin il n'en reste plus qu'un.. Entre Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Ségolène Royal et François Hollande, la lutte pour l'investiture socialiste à la présidentielle de 2012 s'annonce intense, et âpre. À deux ans de l'échéance, elle a déjà commencé, et agite, depuis des mois, les coulisses du PS. Même si l'heure de la candidature officielle n'est pas encore venue, aucune de ces personnalités qui représentent actuellement les plus sérieux des prétendants n'a l'intention de renoncer. Depuis les dessous du congrès de Reims, en novembre 2009, jusqu'à la préparation des primaires socialistes, qui auront lieu à l'automne 2011, Petits meurtres entre camarades relate comment les quatre poids lourds du premier parti d'opposition affûtent leurs armes, et leurs arguments. Grandes stratégies et petits coups fourrés, états d'âme et coups de déprime, dîners secrets et rendez-vous discrets... Comment Martine Aubry a-t-elle réellement fait main basse sur le PS ? Comment, après s'être installée dans la douleur aux commandes du Parti, a-t-elle survécu à une première année abominable à tous points de vue pour s'installer dans la peau d'une candidate ? Comment Ségolène Royal a-t-elle surmonté sa défaite du congrès, et la cruelle déception qui s'en est suivie, pour rebondir vers la suite des opérations ? Pourquoi tous ceux qui l'avaient soutenue en 2007 l'ont-ils abandonnée ? A-t-elle encore ses chances ? Que fait Dominique Strauss-Kahn, exilé au Fonds monétaire international et éloigné des affaires de la rue de Solferino, pour rester dans la course ? Quelle sera sa stratégie pour revenir ? L'alliance entre ce dernier et Martine Aubry, contractée pour barrer la route à Royal, tiendra-t-elle ? Autant de questions auxquelles Petits meurtres entre camarades apporte des réponses précises et circonstanciées.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Sexe, pouvoir et politique...
Cela ressemble à une mauvaise série américaine, avec un Français dans le rôle du " méchant ". Et pas n'importe lequel. Dominique Strauss-Kahn, l'argentier de la planète, l'ex-futur candidat socialiste à la présidence de la République, celui que certains voyaient déjà succéder à Nicolas Sarkozy, qui sombre soudain dans le plus sordide des faits divers. Arrêté à New York pour tentative de viol et agression sexuelle présumée contre une femme de ménage de l'hôtel Sofitel. Comment le managing director du Fonds monétaire international, le meilleur des candidats de la gauche française à l'élection présidentielle de 2012, s'est-il retrouvé dans le rôle principal d'une affaire criminelle mondialisée ? En quelques heures, c'est un destin qui bascule. Celui d'un homme qui, après s'être approché du seuil de l'Élysée, se voit désormais aux portes de la prison. Car DSK était sur le point de rentrer dans la compétition présidentielle française. Dans les sondages, il atteignait des sommets, imposant peu à peu sa candidature comme une évidence tant à ses camarades du parti socialiste qu'à l'opinion française. L'homme le plus à même de battre Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle, c'était lui. Dans quelques jours, quelques semaines tout au plus, il allait se porter candidat. Depuis des années, il travaillait avec ses équipes pour cela. Quelques jours avant son arrestation, il avait consulté l'ensemble des responsables de son parti afin de préparer son atterrissage. Tout était prêt... L'onde de choc de l'affaire sur la vie politique française est énorme. Pour le Parti socialiste, sidéré par la violence du dossier, traumatisé par la perte brutale de son champion. Pour la droite et l'Élysée, soudainement requinqués par cet ahurissant scandale après plus d'un an de purgatoire... Mais la déflagration politique touche aussi toute la planète. L'affaire DSK, c'est, aussi, un choc de cultures entre une Amérique qui accuse et une France sous le choc. La rencontre entre deux univers qui ne se croisent jamais : le monde judiciaire américain et le monde politique français. Comme l'explique un haut dirigeant socialiste : " D'habitude, les deux hémisphères de notre cerveau sont séparés. L'un suit les séries policières américaines, l'autre les affaires du PS. Et là, les deux étaient réunis... " La parade de l'accusé menotté à Harlem provoque l'indignation hexagonale. L'occasion est trop belle pour que ne resurgissent les vieux antagonismes. Sexe, pouvoir et politique, le cocktail est détonnant. Récit à deux voix, entre Paris et New York, d'une affaire qui passionne l'Amérique et la France, pas forcément pour les mêmes raisons.
Favori des sondages dans un gouvernement qui ne l'est guère, populaire chez les sympathisants de droite mais controversé dans son propre camp, qui est vraiment Manuel Valls ? Le livre-vérité sur le ministre le plus ambitieux et le plus iconoclaste du paysage politique. " Mais où va donc Manuel Valls ? Est-il comme il l'affirme l'homme sincère d'une gauche moderne et " réaliste ", désireux d'adapter celle-ci aux réalités du XXIe siècle et menant un combat culturel pour lui apprendre à gouverner dans la durée ? Juste un redoutable communicant, à la méthode de surexposition médiatique éprouvée à l'ère des tweets et des chaînes d'infos en continu ? Ou plus prosaïquement un ambitieux d'un cynisme forcené, prêt pour s'imposer à tous les opportunismes idéologiques, jusqu'à l'abandon des idéaux les plus fondamentaux des socialistes ? Peu importe, au fond, les moyens d'y parvenir. Pour Manuel Valls, seul compte l'objectif : l'Élysée.
De la Place Beauvau au palais présidentiel, il n'y a que quelques mètres, mais un océan politique. Délicate traversée en perspective. Les résultats policiers de Manuel Valls, immanquablement, le rejoindront au tournant. Sur sa droite, on est déjà résolu à lui faire la peau. Sur sa gauche, on l'attend de pied ferme, prêt à le torpiller. Ses concurrents pour la suite des opérations, dans et hors le gouvernement, sont à l'affût du moindre faux pas. Et puis, surtout, il y a François Hollande, qui est là, en face, dans son bureau de l'Élysée. Et bien là. Le plan de navigation s'annonce long et tortueux. Mais Manuel Valls, aux commandes de son
go fast, appuie encore et toujours sur l'accélérateur, persuadé que son allure effrénée le gardera des avanies du temps. "
D'une mort à l'autre... du régicide à Thermidor. La Révolution précipite les fureurs du politique et la République naît à l'ombre de la mort. En prenant appui sur le passé exemplaire et mythique de l'Antiquité gréco-romaine, les révolutionnaires voudront échapper à la précarité et à l'abîme des commencements. En moralisant la vertu, en appelant au débordement de l'imagination, en tentant de s'arracher à la réalité, ils fuiront dans la Terreur et la lutte à mort. Et loin de la trompeuse simplicité qu'on lui prête trop souvent, la figure de l'homme révolutionnaire se trouve partagée entre la solennité des poses à l'antique, un héroïsme de l'impuissance et l'aspiration diffuse à la "sainteté" qui révèle une nouvelle présence du religieux dans le politique moderne. La convulsion révolutionnaire nous confronte à l'énigme d'une liberté tant désirée et pourtant presque aussitôt retournée en servitude. A la fugacité éblouissante d'une trace qui - sitôt apparue dans l'histoire - s'efface pour renaître là où, peut-être, on ne l'attend pas.
« Schoenberg le mal aimé », dit Pierre Boulez. Et le mal connu, le mal compris, le mal écouté, le mal entendu. Analysant les oeuvres de Schoenberg les plus significatives, et pas forcément les plus connues, cet essai accessible à tous prétend réconcilier l'auditeur hésitant ou hostile avec le plus grand compositeur de la première moitié du XXe siècle. Ni rejet ni apologie mais interrogation, à renouveler indéfiniment. Etudier, questionner, confronter et affronter Schoenberg, un continuateur plus qu'un « casseur » : peut-être le moyen de l'aimer et, par lui, d'aimer la musique contemporaine, même lorsqu'elle s'écarte résolument des conquêtes et des enseignements de son fondateur.