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La faiblesse du vrai : ce que la post-vérité fait à notre monde commun
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- La Couleur des idées
- 11 Octobre 2018
- 9782021383058
L'irruption de la notion de " post-vérité ", désignée comme mot de l'année 2016 par le dictionnaire d'Oxford, a suscité beaucoup de commentaires journalistiques, notamment sur le phénomène des fake news, mais peu de réflexions de fond. Or, cette notion ne concerne pas seulement les liens entre politique et vérité, elle brouille la distinction essentielle du vrai et du faux, portant atteinte à notre capacité à vivre ensemble dans un monde commun.
En questionnant les rapports conflictuels entre politique et vérité, Myriam Revault d'Allonnes déconstruit nombre d'approximations et de confusions. Elle montre que le problème majeur de la politique n'est pas celui de sa conformité à la vérité mais qu'il est lié à la constitution de l'opinion publique et à l'exercice du jugement. L'exploration du " régime de vérité " de la politique éclaire ce qui distingue fondamentalement les systèmes démocratiques, exposés en permanence à la dissolution des repères de la certitude, à la tentation du relativisme et à la transformation des " vérités de fait " en opinions, des systèmes totalitaires, où la toute-puissance de l'idéologie fabrique un monde entièrement fictif.
Loin d'enrichir le monde, la " post-vérité " appauvrit l'imaginaire social et met en cause les jugements et les expériences sensibles que nous pouvons partager. Il est urgent de prendre conscience de la nature et de la portée du phénomène si nous voulons en conjurer les effets éthiques et politiques.
Myriam Revault d'Allonnes est professeur à l'École pratique des hautes études. Elle a publié de nombreux essais au Seuil, et notamment La Crise sans fin. Essai sur l'expérience moderne du temps (2012).
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La crise sans fin ; essai sur l'expérience moderne du temps
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- La Couleur des idées
- 20 Septembre 2012
- 9782021091458
On ne parle plus aujourd'hui d'une crise succédant à d'autres crises – et préludant à d'autres encore –, mais de " la crise ", et qui plus est d'une crise globale qui touche aussi bien la finance que l'éducation, la culture, le couple ou l'environnement. Ce constat témoigne d'un véritable renversement : si à l'origine la krisis désignait le moment décisif qui, dans l'évolution d'un processus incertain, permettait d'énoncer un diagnostic et donc une sortie de crise, tout se passe comme si la crise était devenue permanente. Nous n'en voyons pas l'issue : elle est la trame même de notre existence.
La crise, plus qu'un concept, est une métaphore qui ne rend pas seulement compte d'une réalité objective mais aussi d'une expérience vécue. Elle dit la difficulté de l'homme contemporain à envisager son orientation vers le futur. La modernité, dans sa volonté d'arrachement au passé et à la tradition, a dissous les anciens repères de la certitude qui balisaient la compréhension du monde : l'homme habite aujourd'hui un monde incertain qui a vu s'évanouir tour à tour l'idée de temps nouveaux, la croyance au progrès et l'esprit de conquête.
C'est à partir de cette expérience du temps d'un nouveau genre que cet essai nous invite à reconsidérer de façon inédite la " crise " dans laquelle nous sommes plongés et à y puiser de quoi aller de l'avant.
Myriam Revault d'Allonnes est philosophe, professeur des universités à l'École pratique des hautes études. Elle a notamment publié aux Éditions du Seuil Le Pouvoir des commencements. Essai sur l'autorité (2006), L'Homme compassionnel (2008) et Pourquoi nous n'aimons pas la démocratie (2010).
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Le pouvoir des commencements ; essai sur l'autorité
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- La Couleur des idées
- 1 Octobre 2009
- 9782021008920
Qu'en est-il de l'autorité dans un monde où l'arrachement à la tradition et au passé a pris valeur de mot d'ordre ? Que devient l'autorité lorsqu'elle se trouve confrontée à l'individualisme et à l'égalisation démocratique et que de surcroît le futur - comme c'est le cas aujourd'hui - se dérobe à toute espérance ?
L'autorité ne se confond pas avec le pouvoir. Elle appelle la reconnaissance plus qu'elle ne requiert l'obéissance. Elle se déploie dans la durée alors que le pouvoir est d'abord lié au partage de l'espace. Parce qu'elle assure la continuité des générations, la transmission, la filiation, tout en rendant compte des crises qui en déchirent le tissu, elle est une dimension fondamentale du lien social.
Si pour nous l'autorité est encore porteuse de sens, ce n'est pas parce qu'elle se réclame d'un monde vétuste, mais parce qu'elle nous fait naître neufs dans un monde plus vieux que nous. Qu'est-ce que l'autorité, sinon le pouvoir des commencements, le pouvoir de donner à ceux qui viendront après nous la capacité de commencer à leur tour ? Ceux qui l'exercent - mais ne la détiennent pas - autorisent ainsi leurs successeurs à entreprendre quelque chose de nouveau, c'est-à-dire d'imprévu. Commencer, c'est commencer de continuer. Mais continuer, c'est aussi continuer de commencer.