Les Affinités électives (1809), récit de la maturité de Goethe, est l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature allemande. Roman social offrant une peinture critique de l'aristocratie terrienne à l'aube du XIXème siècle, Les Affinités électives est en même temps un roman d'amour, décrivant avec un détachement scientifique les mystérieux phénomènes d'attirance et de répulsion qui se jouent entre les êtres comme dans la nature, mais aussi, et surtout, une oeuvre tragique et mélancolique, une histoire de passion et de mort, qui s'achemine vers un désastre programmé.
Le détachement ironique du narrateur, les ambiguïtés du récit, la subtilité de la construction font de ce livre un des premiers grands romans modernes.
"Faust" : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le "poing" qu'elle désigne couramment, est un signe aussi fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit "don Quichotte" en terre espagnole ou "Dante" en Italie. C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust s'oppose à l'autorité divine en faisant un pari dont l'enjeu n'est rien de moins que le sens de la vie et la possibilité du salut.