Igort a vécu en Ukraine, la famille de son épouse y vit toujours. Après avoir raconté les racines de ce conflit dans Les Cahiers ukrainiens et Les Cahiers russes, il revient sur ce sujet pour donner une voix à ceux que généralement on entend peu : les gens ordinaires qui vivent et subissent les conséquences d'une guerre insensée et brutale. Un récit écrit en temps réel qui témoigne de l'horreur : une vie sous les bombardements, dans les villes assiégées... et puis la résistance, la détermination d'un peuple qui souffre mais ne cède pas. Un livre bouleversant et essentiel dont l'espoir, la désillusion, la fierté et la solidarité construisent la structure dramatique.
Il est l'un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais. Le Japon le fascine et, à travers ses livres, il nous fait découvrir les facettes moins connues du pays du Soleil Levant. Avec ce troisième ouvrage, Igort revient sur des artistes ou mouvements artistiques. Les Moga (Modern girls) Mobo (Modern boys) et les monstres qui peuplent des récits... ou les écrivent.
Ce Japon qui défie les tabous peut être glauque et fascinant, voire excessif. Et si, de prime abord, on en est déconcerté, c'est peut-être parce que ses codes sont conditionnés par des règles bien particulières, qui ne sont valables que sous ces latitudes. Mais si nous voulons interroger la complexité de cet archipel de passions, il faudra se lancer dans un parcours tout sauf conventionnel.
L'une des étapes fondamentales est, après des siècles d'isolement volontaire, l'ouverture du pays au monde occident et de son Modernisme. En vingt-cinq ans (1912-1937), le visage du Japon en fût profondément changé.
En se replongeant dans ses cahiers intimes, notes, croquis, photos prises au Japon lors de ses nombreux voyages, le désir est venue à Igort de faire un livre sur la culture japonaise. Il faut dire que c'est un domaine qu'il connaît bien. Il est l'un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais, et cela, durant onze années. Après avoir fait un tour d'horizon de l'édition manga au Japon vue de l'intérieur, les méthodes de travail, les relations avec les éditeurs de Kodansha publishing, il nous entraîne tout naturellement dans son sillage à la rencontre d'artistes qu'il a eu la chance de côtoyer comme Jirô Taniguchi, Katsuhiro Ôtomo... En sa compagnie et celle d'Hayao Miyazaki, nous visitons les studios Ghibli. Remontant le temps, Igort nous plonge également dans la beauté de oeuvres d'Hokusai et Hiroshige. Le cinéma non plus n'est pas oublié, avec un chapitre consacré à L'empire des sens et une rencontre avec Takeshi Kitano. Fort bien documenté, l'ouvrage d'Igort n'oublie pas de replacer les oeuvres ou auteurs cités dans leurs contextes culturels et historiques.
Le Japon était devenu pour moi l'écrin des désirs et surtout le paradis des dessinateurs.
Enivré par les anciennes estampes japonaises, je m'étais avancé dans ce monde de signes, simples en apparence, qui dissimulaient un savoir mystérieux. Je m'étais convaincu et j'avais convaincu mes éditeurs nippons que dans ma vie antérieure j'avais été japonais. Eux, cérémonieux, m'avaient accueilli par une révérence : Nous, Japonais, sommes heureux de travailler avec vous, qui également, dans une vie précédente, avez été japonais. J'adorais ces gens ironiques et légers, mais dévoués à leur travail avec une rigueur sous les traits d'une douce mélancolie.
La beauté antique de telle ou telle maison en bois et en papier de riz que j'apercevais de temps en temps dans mon quartier, m'attristait.
Elle évoquait une période révolue.
Après avoir exploré l'univers du polar, du jazz et des super héros décalés, Igort s'attaque à la bande dessinée de reportage avec le premier tome d'un diptyque consacré aux pays de l'ex-URSS. Il s'est rendu à maintes reprises en Ukraine, Russie et Sibérie. Les témoignages recueillis sur place révèlent un passé terrible, et un présent guère plus glorieux. Une plongée dans l'Histoire du XXe siècle qui permet de mieux comprendre ces pays qui se redécouvrent eux-mêmes.
Après Billie Holiday et Barney et la note bleue, une troisième évocation - très graphique - d'une grande légende du jazz.