Jamais, peut-être, socrate ne fut aussi tranquille qu'en cette journée particulière qui s'achève par un arrêt de mort .
Le procès, banal par certains côtés (ce n'est ni la première ni la dernière fois que l'on aura la peau d'un homme libre), a pour nous valeur de symbole. il est l'un des événements fondateurs de notre identité intellectuelle : il décidera de la vocation philosophique de platon. l'histoire de la pensée occidentale porte la marque de cette césure : il y a l'avant et l'après socrate. chaque fois qu'une communauté tente, par la censure, l'ostracisme ou le meurtre, de réduire au silence un étranger moral ou intellec tuel à l'intérieur de ses murs, de bâillonner ou d'effacer ses interrogations intolérables, elle vit une heure socratique.
" (george steiner).
Les deux fils d'oedipe, Etéocle et Polynice, se sont entre-tués au combat. Leur oncle Créon, le roi de Thèbes, décide que le cadavre de Polynice - qui a trahi sa patrie - demeurera exposé sans sépulture. La jeune Antigone, sa soeur, viole volontairement le décret : elle est arrêtée, et récidive. Pour elle, les lois immuables de la conscience, les "lois non écrites", se situent au-dessus des décrets des hommes. Antigone est celle qui désobéit, celle qui dit non, celle qui va au-devant de la mort.
Qu'adviendrait-il des hommes si, un jour, les femmes s'emparaient du pouvoir ? les athéniens du vème siècle n'hésitaient pas à répondre : la mort.
C'est ce fantasme, ce cauchemar qu'aristophane met en scène dans lysistrata. pour sauver athènes et toute la grèce, les femmes décident de dire non à la guerre. quel moyen plus ingénieux pour convaincre leurs maris que la grève du sexe et la prise de l'acropole ? auparavant soumises au désir et à l'autorité de leurs époux, les femmes d'athènes luttent maintenant pour restaurer les vraies valeurs du mariage civique, seul garant de la pérennité de la cité.
Dans ce carnaval qu'est la comédie ancienne, les hommes cèdent : ils font la paix pour faire l'amour et pour se réapproprier le politique qui, le temps d'une pièce de théâtre, était l'affaire des femmes.
Le de amicitia, l'un des derniers traités de cicéron, s'inscrit dans une tradition de réflexion dont il ne nous reste avant lui que les témoignages de platon et d'aristote.
Mais cicéron, comme dans ses autres ouvrages, écrit pour son temps : au lendemain de l'assassinat de césar, il définit l'amitié à la fois d'après les concepts grecs et en fonction des conditions sociales et politiques de la vie romaine, avec l'intention d'en faire le fondement d'une renaissance de l'esprit républicain.
Cette alliance de la tradition romaine aux principes de sagesse grecs forme le coeur de l'humanisme cicéronien dont s'inspirera notre culture classique.
De Pline, Buffon écrit avec admiration, au fronton de sa propre histoire naturelle, qu'il « a travaillé sur un plan bien plus grand que celui d'Aristote : il a voulu tout embrasser, et il semble avoir mesuré la nature et l'avoir trouvée trop petite encore pour l'étendue de son esprit ». Le monumental livre de Pline n'est pas seulement l'un des documents les plus précieux que l'Antiquité nous ait laissés, il est surtout le signe d'une érudition bien singulière dans un tempérament parfaitement original. Nous ne saurons jamais avec certitude ce qui motiva cet homme de guerre et d'État à l'écriture d'une oeuvre dont l'esprit se pose au contraire de ce qui semble devoir constituer sa situation. Et l'on ne cessera jamais non plus de s'émerveiller face à l'étrangeté d'un livre qui non seulement recueille si vastement la totalité, traitant d'astronomie, de physique, de géographie, d'agriculture, de commerce, de médecine, d'histoire, de minéralogie, de botanique, d'art, de théologie ou de philosophie, mais également pose sur l'univers qu'il a rendu visible un regard de satiété dont ressort constamment la conclusion que les dieux sont pauvres et que cette totalité où ils habitent ne suffit pas.
L'émerveillement sincère devant tant d'objets, d'animaux, de parfums, de pierreries, de faits d'armes, de pays, de coutumes, de doctrines, de cultures et de cultes s'accompagne chez Pline d'une autre sincérité : celle d'une conscience d'homme ressentant la capacité du mystérieux recul dans lequel elle envisage la totalité et ses parties, s'y impliquant ou, précisément, bâtissant dans la neutralité l'encyclopédie du monde. Derrière l'entreprise gigantesque de Pline ressort non pas seulement la singulière richesse d'un contenu, mais la pensée qui s'en est détachée.
Au I er siècle de notre ère, Pline vient à la fois offrir la plus belle des encyclopédies R il reste aujourd'hui le seul auteur à rapporter certains phénomènes ou à constituer la source de nombreux faits R et donner expression à la conscience qu'elle ne se réduit pas à la totalité, si vaste soit-elle. L'Histoire naturelle est ce livre étrange et magistral qui dit d'un seul geste le contenu du savoir dans la condition de l'homme : tenant au creux de sa main l'univers entier qu'il transmet à tous, il est traversé en même temps par un souffle marginal, en qui est ressentie la preuve que son écriture n'est possible que si l'esprit est étranger à ce monde rempli d'étrangetés. C'est ainsi depuis un regard jeté du haut de sa condition que, dans cette oeuvre odysséenne, le lecteur assiste à l'éclosion de chaque détail du monde au sein de l'histoire d'homme.
Edité par cicéron, ce poème est l'exposé le mieux formulé des courants matérialistes de l'antiquité.
Lucrèce présente le système d'epicure, mais aussi, sans doute, une large part de la philosophie de démocrite dont aucun texte ne nous est parvenu. critique de la religion et des superstitions, cosmologie atomistique et naturaliste, sensualisme radical, ébauche d'une théorie évolutionniste, le matérialisme de lucrèce entend mettre en avant la liberté humaine affranchie de toutes les entraves au plaisir, considéré comme bien suprême et critère de nos actions.
Cette philosophie qui prétend aussi, à l'indifférence totale de la nature à l'égard du destin humain n'est pas sans échos aujourd'hui : la mort de l'homme, le relativisme, l'eudémonisme individualiste. ce matérialisme a préfiguré également la cosmologie scientiste du xixe siècle à travers des formules désormais célèbres : " rien ne surgit du néant, rien ne se perd, la somme des mouvements est constante dans la nature.
".
Si vous êtes sensible aux généreux conseils Si la poésie ne vous est pas étrangère Si, encore enfant, la vie vous émerveille Et si vous savourez les éditions légères, Cet ouvrage vous est tout destiné, lui qui livre aux générations futures une version à contempler et à lire, dans un sens ou dans un autre, de l'indispensable poème de Rudyard Kipling.
La Théogonie est le chant qu'élève en l'honneur des dieux Immortels un poète béotien inspiré par les Muses. Dans ce poème d'époque archaïque, Hésiode célèbre l'ordre divin du monde en racontant la formation de l'univers, la succession des générations divines et la répartition des honneurs parmi les dieux. L'histoire de la famille divine aboutit ainsi à la mise en place de l'ordre éternel de Zeus. Naissances, unions, conflits, alliances et combats dessinent une carte des puissances divines actives dans le monde. Ce processus théogonique attribue à chaque élément du cosmos, aux dieux immortels ainsi qu'aux hommes mortels, les prérogatives et la place qui leur reviennent.
Le poème d'Hésiode n'est pas seulement un chef-d'oeuvre de la littérature antique. Il met véritablement en scène les puissances divines qu'un homme grec pouvait percevoir à l'oeuvre dans l'univers. La Théogonie atteste à quel point, en Grèce ancienne, poésie et religion étaient étroitement liées l'une à l'autre.
En 63 avant notre ère, la République romaine vit des heures explosives. Les divisions politiques, l'accroissement de la misère, l'omniprésence de la violence touchent tous les degrés de la société. Il ne manque qu'un chef pour cueillir les fruits de la déliquescence de l'État, provoquer une révolution et précipiter Rome dans les affres d'une guerre civile. Ce meneur, dévoré de haine et d'ambition, est un patricien ruiné, charismatique et débauché, Lucius Sergius Catilina. Face à lui, un « homme nouveau », un consul qui manie l'art oratoire avec maestria, un avocat qui a su faire de ses phrases des armes redoutables, Cicéron. En quatre discours, ce maître des mots va chasser Catilina, retourner le peuple et du moins croit-il sauver la République.À travers ces Catilinaires, c'est l'histoire du plus formidable complot jamais ourdi contre l'État romain qui s'écrit, pour la plus grande gloire de leur auteur.
De doux paysages, des dieux et des nymphes, des bergères coquettes, et des bergers qui chantent l'amour et la poésie, voilà l'arcadie, pays de rêve oú l'instant poétique devient éternité.
Mais, aux alentours de ce paradis imaginaire, rôdent les menaces des guerres civiles et des passions, comme le loup autour de la bergerie.
Le pipeau pastoral ne dominera pas les trompettes de l'histoire, mais il fait entendre une frêle musique qui sauvegarde les douceurs et les grandeurs de la pure rêverie.
Virgile enseigne ici que seule la poésie rend l'homme digne d'être au monde.
" puisque je n'avais rien de vrai à raconter, n'ayant jamais rien vécu d'intéressant, je me suis adonné au mensonge.
" né en commagène, lucien a pourtant voyagé à travers tout le bassin méditerranéen. mais cet espace est trop étroit pour lui. tel un de ses héros, chiron, il aspire à fuir la monotonie. ii nous entraîne donc dans la lune, dans le ventre d'une baleine, sur une mer peuplée de créatures monstrueuses et jusque dans les profondeurs de la terre, dans l'étrange royaume des morts. ces textes oú triomphe la fantaisie nous proposent aussi un voyage littéraire, nourri de références innombrables.
Ils s'inscrivent sous le patronage d'ulysse, " maître en fariboles de ce genre ". leur postérité est immense. les dialogues des morts ont créé un genre littéraire encore exploité de nos jours. les histoires vraies ont inspiré rabelais, cyrano de bergerac, swift. et la verve de lucien, même quand il parle de la mort, est un appel stimulant à la vie.
Pline le Jeune se conforme aux usages lorsque, à l'occasion de son entrée en charge au consulat en l'an 100, il prononce un discours pour remercier l'empereur Trajan de son accession à la prestigieuse magistrature sénatoriale. Plus original fut le remaniement de ce discours, fruit d'un travail de plusieurs mois afin de l'étendre, de l'enrichir et d'en faire une oeuvre de prose oratoire qui, sous le nom de Panégyrique de Trajan, devint, pour plusieurs siècles, le modèle du genre.
Dans cet éloge courtisan, Pline loue les vertus du prince pour mieux critiquer les vices de ses prédécesseurs, en particulier ceux de Domitien. La célébration dans l'oeuvre de la liberté retrouvée après l'assassinat du dernier Flavien tranche avec les années du despotisme que celui-ci exerça et qu'inlassablement Pline fustige.
Dans cette pièce, écrite vers -416, Euripide met en scène l'accès de folie d'Héraclès qui le conduit à tuer ses propres enfants et Mégara, leur mère.
En l'absence d'Héraclès, descendu aux Enfers pour accomplir le dernier de ses travaux - ramener le chien Cerbère -, Thèbes est tombée aux mains de Lycos, un tyran qui s'est emparé du trône après avoir tué Créon qui assurait la régence. Lycos fait régner la terreur et s'apprête à se débarrasser du père d'Héraclès, Amphitryon, ainsi que de l'épouse et des trois enfants du héros. De retour du royaume des morts où il a sauvé Thésée, Héraclès surgit in extremis et tue l'usurpateur. La paix ne revient pourtant pas à Thèbes, car Héra, toujours en courroux contre Héraclès, envoie Lyssa, la Rage, pour semer la folie dans son esprit.
En proie au délire, il tue ses enfants et sa femme, Mégara.
Quand il reprend ses esprits, Héraclès reconnaît les cadavres et veut mettre fin à ses jours. L'arrivée de Thésée le dissuadera de se donner la mort ; sans illusion, Héraclès accepte de quitter Thèbes pour Athènes, où Thésée a offert de le purifier et de lui donner refuge.
Désormais, fidèle à lui-même, il trouvera la force d'affronter son malheur et substituera aux combats contre les monstres le combat contre sa propre mort.
En composant La Guerre du Péloponnèse, l'historien athénien Thucydide n'entendait pas seulement faire le récit du conflit qui, de 431 à 404 avant notre ère, avait opposé les deux plus puissantes cités grecques, Athènes et Sparte, mais aussi procurer à ses lecteurs un enseignement " pour toujours ".
Il ne s'agissait pas seulement d'établir les faits de la façon la plus sûre, mais encore d'en éclairer le sens par les discours prêtés aux différents protagonistes. En suivant l'ordre chronologique, et en menant une enquête contradictoire, Thucydide a posé les fondements de la méthode historique : d'abord rechercher la vérité, ensuite dégager la logique des événements. Livres I et Il : exposé de la méthode.
Implication de Sparte dans le conflit en réaction au développement de l'impérialisme athénien (cause réelle de la guerre pour Thucydide). Exigences des Lacédémoniens auxquelles Athènes, conduite par Périclès et forte de la supériorité de sa flotte, réplique. Oraison funèbre des morts de la première année prononcée par Périclès. Peste à Athènes et mécontentements croissants après la mort de Périclès auquel Thucydide rend un hommage appuyé.
Christopher Marlowe (Canterbury, 1564-Londres, 1593), poète dramatique anglais, est l'un des grands élisabéthains et le plus important devancier de Shakespeare : Tamerlan le Grand (1587), Le Juif de Malte (1589), Édouard II (v. 1592).
En 1588, il transpose le récit mythique de Faust. Empreint de l'esprit de la Renaissance, son Faust exalte le triomphe de la raison et la quête du savoir, mais finit, au terme de sa vie, par implorer le ciel de sauver son âme.
« Rien que fou, rien que poète », écrit Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra, livre IV. En France, on s'est beaucoup intéressé à la pensée, un peu à la langue, davantage aux rapports du philosophe avec la musique. La poésie en revanche n'a pas fait l'objet d'une présentation autonome et systématique, seuls les Dithyrambes pour Dionysos ont connu une meilleure fortune. Or, l'activité poétique de Nietzsche a été constante et ce mode d'écriture a toujours accompagné une activité philosophique dont les fondements philologiques sont omniprésents.
Le but de cette édition bilingue est de restituer dans sa totalité ce vaste ensemble dont les éditions dites complètes parues à ce jour n'offrent que des versions tronquées. On a donc voulu remédier à la dispersion liée à la composition par volume ainsi qu'à la disparité des différentes versions françaises. La présente publication est au contraire l'oeuvre d'un seul responsable qui a tenu compte de la portée philosophique de la forme et du style et s'est appliqué à la plus grande précision conceptuelle possible.
Cette édition des Poésies complètes donne accès à une vision générale et cohérente de ce vaste corpus. C'est une première mondiale appelée à coup sûr à faire date.
"Ithaque t'a donné le beau voyage : sans elle, tu ne te serais pas mis en route.
Elle n'a plus rien d'autre à te donner. Même si tu la trouves pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé. Sage comme tu l'es devenu à la suite de tant d'expériences, tu as enfin compris ce que signifient les ithaques.".
Ils vont nu-pieds, leur teint est pâle comme celui des cadavres, leurs regards sont brillants. Ils se servent de leur langue affûtée pour enseigner, contre salaire, l'art exquis de douter de tout, de transformer le discours juste en discours injuste et de vivre au-dessus des lois. Dans l'ombre du « pensoir », ces morts-vivants ont pour maître le bavard, le divin Socrate.
À travers ces personnages, synthèse des différents intellectuels qui vivaient à Athènes aux alentours de 423 av. J.-C., Aristophane s'interroge sur l'impact qu'ont les idées des sophistes sur les citoyens. Conservateur résolu, ardent défenseur de la morale et de l'éducation léguées par la tradition, il déteste les novateurs et met dans le même sac les sophistes et Socrate, cet homme étrange qui semblait toujours dans les nuages.
Les Nuées sont la plus connue des comédies d'Aristophane, mais aussi une de ses plus belles réussites.
En composant La Guerre du Péloponnèse, l'historien athénien Thucydide n'entendait pas seulement faire le récit du conflit qui, de 431 à 404 avant notre ère, avait opposé les deux plus puissantes cités grecques, Athènes et Sparte, mais aussi procurer à ses lecteurs un enseignement " pour toujours ".
Il ne s'agissait pas seulement d'établir les faits de la façon la plus sûre, mais encore d'en éclairer le sens par les discours prêtés aux différents protagonistes. En suivant l'ordre chronologique, et en menant une enquête contradictoire, Thucydide a posé les fondements de la méthode historique : d'abord rechercher la vérité, ensuite dégager la logique des événements. Livres III à V : années 427-416.
Extension du conflit, développement des crises internes, Athènes et Sparte concluent une paix partielle en 421. Début d'une période confuse dominée par les intrigues -d'Alcibiade et la rébellion de l'île de Mélos. Célèbre dialogue entre Athéniens et Méliens, qui fournit à Thucydide l'occasion de dénoncer les excès de la domination athénienne.
Au début du timée, puis dans le critias, platon raconte la guerre qui opposa jadis athènes à l'ile atlantide.
Le narrateur, critias, décrit chacune des deux puissances, leur territoire, leur population, leur habitat et leurs ressources; à la vertu raisonnable des athéniens, il oppose la puissance brutale des atlantes. le récit s'interrompt au moment même oú les atlantes, devenus injustes et avides, s'apprêtent à lancer leur offensive.
Du critias inachevé, tout lecteur connaît l'une des suites que le " mythe de l'atlantide " lui a donnée depuis platon, au point d'oublier peut-être, que l'origine de ce mythe est d'un philosophe d'abord soucieux de la vie de la cité: le récit atlante est un traité politique.
Si Antoine (83-30) a su se faire aimer de Cléopâtre, de ses pairs il fut détesté. Cicéron par exemple n'a pas de mot assez vil contre lui, comme l'atteste les virulentes Philippiques tout entières consacrées à la critique du tribun de la plèbe, l'accusant d'avoir conduit à la guerre civile et faisant de lui un ennemi public, avant de finir assassiné par cet ennemi. Si Plutarque a des jugements plus modérés, c'est un contre-modèle qu'il entend présenter, rappelant que : « Nous pensons qu'il n'est peut-être pas plus mauvais d'introduire parmi les modèles exemplaires que présentent nos Vies une ou deux paires de ces hommes qui se sont conduits de façon trop inconsidérée et dont les vices ont été rendus éclatants par la grandeur du pouvoir qu'ils ont exercé et des affaires qu'ils ont dirigées ». Ambigu face à Jules César, ennemi déclaré d'Auguste, il est à l'origine de la fameuse bataille navale d'Actium qui se solde par un échec retentissant de sa flotte. Il abandonne ses soldats pour rejoindre Cléopâtre à côté de laquelle il se donnera la mort.
Personnage d'exception dans une période exceptionnelle, Marc Antoine sous la plume de Plutarque n'en est pas moins humain et touchant.
Au seuil de l'histoire et de la littérature de l'Occident (aux alentours du VIIIe siècle avant J.-C.), un immense poème, l'Iliade, conte les exploits en même temps que les peines des héros de la guerre de Troie, et, au centre de ce poème, un immense héros, Achille, exhibe sa force tout autant que ses larmes. Pourrions-nous aujourd'hui concevoir l'idée d'une sensibilité qui serait héroïque ? Il est bon de toujours retourner à Homère...
La peste - La colère d'Achille ; le Catalogue des vaisseaux ; Du haut des remparts de Troie - Duel Pâris / Ménélas ; La violation des serments - Revue d'Agamemnon ; Exploits de Diomède ; Hector et Andromaque ; Duel Hector / Ajax ; Les batailles.
"Garde sans cesse Ithaque présente à ton esprit.
Ton but final est d'y parvenir, mais n'écourte pas ton voyage : mieux vaut qu'il dure de longues années, et que tu abordes enfin dans ton île aux jours de ta vieillesse, riche de tout ce que tu as gagné en chemin, sans attendre qu'ithaque t'enrichisse."
Véritable chef-d'oeuvre de l'art oratoire, ce plaidoyer fut écrit par cicéron pour la défense du sénateur milon, accusé du meurtre de clodius, en janvier -52.
Cette affaire criminelle revêt autant un caractère privé que public : c'est l'histoire d'une haine personnelle qui reflète et illustre celle des mouvements politiques qui s'affrontent alors, les optimates et les populares, c'est aussi une illustration de la lutte acharnée qui oppose les grands chefs du moment, plus soucieux de leur gloire personnelle que de celle de rome. témoignage important sur une époque troublée oú la république agonise, et sur une affaire éminemment politique, point d'orgue de l'anarchie qui règne alors à rome avant que n'éclate la guerre fratricide entre césar et pompée.