Plutarque s'interroge, s'émerveille, devant ce qu'il appelle le courage, la raison ou le plaisir, qui permet à l'homme de tuer puis de manger des animaux. En somme, la question qu'il pose peut s'énoncer de la manière suivante : comment l'homme peut-il «jouir» de manger de la chair ? Cette question n'est plus religieuse, mais proprement morale. Elle ne concerne plus seulement un certain ordre du monde, un partage entre les animaux, les hommes et les dieux, mais un ordre de la moralité, lié à l'évolution des cultures et des mentalités.
Comment vivre avec la mort d'un enfant ? Dans ces pages empreintes d'émotion Plutarque, dont deux fils sont déjà morts, invite son épouse à surmonter le chagrin de la perte de leur fille de deux ans avec une constance et une sobriété admirables. Plus qu'une simple compassion, la consolation antique se présente comme un exercice spirituel : une exhortation à la maîtrise de soi. Cette nouvelle traduction est l'occasion de redécouvrir cette perle de la littérature qui n'a d'égale que les célèbres «Consolations» de Sénèque. Préface de Maxime Rovere.
"Le commencement de bien vivre c'est de bien écouter. Combien de gens se font du tort, parce qu'ils veulent s'exercer à discourir, avant d'avoir su tirer les fruits d'une leçon d'écoute. Ils se figurent que l'usage de la parole requiert apprentissage et pratique tandis que l'audition, elle, est une éternelle source de profit, quelle que soit la manière de s'en servir. Pourtant, ceux qui veulent bien jouer à la paume n'apprennent-ils pas à recevoir et à renvoyer la balle comme il faut ? De même, quand on écoute quelqu'un qui nous instruit, le premier devoir est de bien entendre ce qu'il dit." (Plutarque)
Dans ce bref dialogue, la santé du corps et celle de l'âme sont indissociables. Soucieux de mettre en pratique ses connaissances médicales pour permettre à chacun de rester en bonne santé - sans pour autant juguler les plaisirs qui répondent à la nature - le philosophe prône une nourriture et un mode de vie équilibrés tout en invitant à dompter désirs et passions au nom de l'harmonie, de la mesure et de la maîtrise de soi.
"Il faut toujours avoir la bouche pleine de sucre pour confire les paroles car les ennemis y prennent goût", écrivait Baltasar Graciàn. Tel semble être le credo de Plutarque clans son traité sur La manière de distinguer le flatteur d'avec l'ami. Pourtant, si les vieilles routines de la flatterie justifient chez l'honnête homme la nécessité d'un art de prudence. ne doivent-elles pas être battues en brèche. d'emblée, par le sentiment de noblesse que suscite en lui le contact de l'ennemi ? Voilà la vraie question qui trouve sa réponse dans Comment tirer profit de ses ennemis (101 ap. J.-C.). Non point certes en bombant le torse des apparences, mais en rivalisant de vertu, discrètement, avec l'adversaire : et en exerçant sur lui grandeur d'âme, impassibilité ou générosité. Les déférences perverses de l'adulateur, pour la raison qu'elles se règlent sur la mouvance d'autrui, ne bâtissent que sur du sable. Au contraire, la vigilante pratique des ennemis oblige son serviteur immédiat à un perfectionnement de soi qui est la meilleure riposte qu'il puisse faire à I'adversité.
La sérénité intérieure rassemble les considérations morales sur la tranquillité de l'âme que plutarque envoie à paccius, sénateur romain.
Le ton, familier et immédiat, est celui de la correspondance, tandis que profonde et rationnelle est la quête d'un parfait équilibre qui sait triompher des événements extérieurs, des troubles intérieurs, des passions prêtes à nous aigrir et à voiler d'ombre certains moments de notre existence.
La philosophie de plutarque nous apprend à accepter tout ce qui arrive, car il y réside toujours quelque bien: c'est dans la pratique de cette philosophie de l'adversité que nous trouvons en nous les valeurs morales et spirituelles dont personne ne pourra jamais nous priver.
« Le silence est quelque chose de profond, de religieux, de sobre. Si ce sont les hommes qui nous apprennent à parler, ce sont les dieux qui nous apprennent à nous taire ». Plutarque Ce traité se présente comme une petite thérapie philosophique : il s'agit de guérir d'un vice des plus dangereux, celui qui consiste à parler plus que de raison. Après avoir énuméré les dangers du bavardage, Plutarque n'en reste pas à la condamnation du vice, mais prône la vertu contraire : l'éloge du silence. On trouvera à la fin du traité l'esquisse d'un art de la conversation, où la parole retrouve la valeur de sens et de beauté qui lui est due. Des affections de l'âme et du corps, lesquelles sont les plus graves ? À lire l'argumentation de Plutarque, ce sont les premières qui sont les plus insidieuses.
Pour Plutarque, le grand moraliste de l'Antiquité, la philosophie et la politique sont liées : si la philosophie est une vision de la vie, la politique en est la réalisation. Ce traité, adressé à un jeune ami promis à une brillante carrière d'homme d'État, se présente comme une série de conseils pour gouverner avec prudence et habileté - sans jamais oublier que les hommes d'État. comme les citoyens, doivent être soumis à la souveraineté de la loi et de la raison. En complément, un traité destiné " À un dirigeant sans éducation ".
La Consolation à Apollonios permet de saisir le génie de Plutarque. Car c'est bien dans le genre de la lettre consolatoire qu'il a pu mettre en pratique l'éthique qui supporte l'ensemble de son oeuvre, cette philosophie morale dont la pertinence et la puissance nous touchent encore aujourd'hui.
Sur les quatre Consolations composées par Plutarque, deux sont parvenues jusqu'à nous : celle qu'il adresse à sa femme et celle qu'il rédige pour un certain Apollonios. La Consolation à Apollonios demeure une véritable référence en matière de littérature consolatoire. C'est en effet vers elle que l'on se tourne lorsque l'on cherche à mieux comprendre les Consolations de Sénèque, ou la Consolation de la Philosophie de Boèce.
Plutarque s'interroge, s'émerveille, devant ce qu'il appelle le courage, la raison ou le plaisir, qui permet à l'homme de tuer puis de manger ces animaux.
En somme, la question qu'il se pose peut s'énoncer de la manière suivante : comment l'homme peut-il jouir de manger de la chair ? cette question n'est plus religieuse, mais proprement morale. elle ne concerne plus seulement un certain ordre du monde, un partage entre les animaux, les hommes et les dieux, mais un ordre de la moralité, lié à l'évolution des cultures et des mentalités.