Il existe des êtres d'exception qui marquent leur époque et jouent un rôle déterminant dans l'histoire du monde ; l'avenir seul peut dire si cette action est durable, néfaste ou bénéfique. Au tout début du IIe siècle après J.-C., l'écrivain grec Plutarque de Chéronée a choisi de ressusciter certains de ces personnages illustres dans ses Vies parallèles, car il croit à la vertu de l'exemple.
Ce volume rassemble un choix de vies de conquérants grecs et romains : Alexandre, le conquérant par excellence et celui qui toute sa vie sera hanté par son exemple, César ; Coriolan et Alcibiade, deux ambitieux qui, par bravade ou par esprit de vengeance, ont tourné leurs qualités éminentes contre leur patrie ; deux héros, enfin, qui partagent le même goût du plaisir, de la bonne chère et des beuveries, le même ascendant et la même veulerie : Démétrios et Antoine.
Car Plutarque sait que les hommes changent au gré des circonstances, puissants ou misérables, façonnés par la vie, saisis par la mort au moment où ils croyaient toucher à la réalisation de leur rêve ou simplement quand la nature, épuisée par les excès et la poursuite d'un espoir insensé, leur rappelle qu'ils sont mortels.
Plutarque était prêtre d'Apollon à Delphes lorsqu'il écrivit les Dialogues pythiques. L'E de Delphes cherche à expliquer la présence d'un Epsilon - qui était à l'origine une offrande en bois - dans le sanctuaire d'Apollon.
Pourquoi la Pythie ne rend plus
A Thespies, Plutarque, jeune mari, retrouve ses amis pour aborder le sujet de l'amour et des relations hommes-femmes. Après avoir résumé la nature divine de l'amour et la théorie platonicienne de l'amour, Plutarque fait l'apologie de l'amour conjugal.
« On ne tire aucun avantage de la fortune de ses amis, et l'on se trouve enveloppé dans leurs disgrâces. » Plutarque « On voudrait que le lecteur fût d'abord sensible à cela : l'atmosphère amicale, la parole circulante, les rires, les emportements et les apartés, peut-être les clins d'oeil, peut-être le cratère, la grande coupe dans laquelle on mélangeait le vin, qui silencieusement passe de main en main. Toutes choses qui sont un peu plus que les circonstances environnant la parole ; car ces choses-là, en un sens, sont au coeur de cette parole, au coeur des débats, puisqu'il y est notamment question d'amitié et que l'amitié trouve dans ce rituel l'une de ses expressions et l'un de ses lieux privilégiés. » Vincent Delecroix