Fils d'une riche famille de drapiers, François d'Assise (1181/1182-1226) abandonne tout pour répondre à l'appel de Dieu. Devenu mendiant, il se met au service des plus pauvres. Fondateur de l'ordre franciscain, il est aujourd'hui considéré comme le précurseur du dialogue interreligieux.
Chiara Frugoni révèle un saint François d'Assise méconnu : elle met en lumière ses ambitions et sa très vive intelligence, sans oublier ses faiblesses de caractère et les superstitions qu'il partageait avec ses contemporains. Ce petit livre est une remarquable plongée dans l'univers médiéval, autant qu'un éclairage inédit sur une aventure spirituelle extraordinaire.
Les étapes de la vie domestique cadencent cet ouvrage. Chiara Frugoni y accorde une place de choix aux enfants et aux femmes, levant bien des mystères sur leurs occupations, leurs joies et leurs peines. Quels objets peuplaient leur quotidien ?
Quelle place était accordée à l'éducation, à l'élévation ?
Le premier chapitre du livre s'ouvre à la faveur d'un lit. Le sommeil et ses usages - les somnambules rodent - ne sont pas les seules fonctions qui lui sont accordées. Symbole de prestige et d'autorité, il sert aussi bien pour l'étude que pour le loisir.
Point de repos pendant la grossesse ;
L'accouchement, dans la douleur, met la femme à rude épreuve. La maternité s'acquiert au prix de nuits trop courtes et en vertu d'une tendre patience.
Après la naissance, il faut assurer la survie du nouveau-né. Ses premiers pas sont hérissés de nombreux obstacles : chiens errants, enlèvement, maladies, abandons, exposent les parents à une perte brutale.
Par la suite, l'éducation de l'enfant, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, nous renseignent sur les méthodes pédagogiques alors employées, néanmoins réservées à une certaine élite sociale. Le travail des enfants demeure épandu, les petits serviteurs circulant dans les logis avec une grâce timide et maladroite.
Les visages du Moyen Âge n'expriment pas les sentiments ni les mouvements intérieurs de l'âme ; ce sont les corps qui parlent.
À sa manière de s'asseoir, selon qu'il se tient les jambes ou s'exprime avec les mains, le condamné nous dit son orgueil ; Ponce Pilate trahit ses doutes ; le pécheur montre qu'il refuse la tentation du démon ; Marie révèle la douleur qui l'accable à la vue de son fils crucifié. Et le célèbre geste des trois doigts levés ne sert pas qu'à bénir : il signifie aussi qu'on détient le pouvoir.
Chiara Frugoni propose un merveilleux voyage à qui veut comprendre le langage des images médiévales. Grâce à ce guide idéal, les sculptures, les mosaïques et les retables redeviennent ce qu'ils étaient à l'origine : des histoires de rencontres, d'émotions et de sentiments.
Michel Ragon, ou les vies d'un homme : Je n'ai pas besoin de lui dire Etonne-moi, il précède mon désir, confiait son ami Robert Sabatier. De l'autodidacte du pays chouan au spécialiste de l'art contemporain, du bouquiniste au romancier à gros tirages, de l'historien de l'architecture à l'anarchiste de toujours, ce sont toutes les facettes d'une singulière destinée que fait Michel Ragon dans ce livre.
Enfant de la pauvreté, Vendéen fier de ses origines, il fait tous les métiers. Nourri de Jean-Jacques Rousseau, le voici à Paris, où il devient l'intime des grands peintres, critique d'art reconnu, enseignant d'université qui passe ses diplômes à cinquante ans. Il parcourt le monde revient toujours à son territoir; il écrit le roman des humbles et des oubliés,/I> es mouchoirs rouge de Cholet ou La mémooire des vaincus, qui rencontrent un succès considérable. Car si l'érudition de Ragon est immense, elle ne cesse d'être irriguée par le sang de la misère et de la vrai vit; (François Nourissier).