« Sans musique, la vie serait une erreur. » Nietzsche
Après la trêve des confiseurs, nous reprenons notre cycle des Incontournables au rayon Beaux-Arts de la librairie. En ce début d’année, c’est la musique classique qui est à l’honneur. Vingt titres qui parlent de musique comme nul autre : des essais, des biographies de musiciens, des écrits d’artistes et bien sûr des romans. Laissez-vous enchanter par la remarquable biographie de Bach du grand interprète John Elliot Gardiner ou par les écrits loufoques et poétiques du grand Erik Satie : Mémoires d’un amnésique.
Beau voyage à vous, et belle année 2019.
Christian et Julia
Indépendant et incisif, parfois sarcastique, toujours provocant, Debussy a exercé le métier de critique avec une grande liberté. En exprimant des jugements sur les compositeurs de son temps et sur ceux du passé, il révèle quelles sont les oeuvres qui ont nourri sa propre sensibilité. Il nous dit pourquoi il n'aime pas Gluck, Berlioz, Saint-Saëns, les véristes italiens. Sur Beethoven , Wagner, Richard Strauss il donne des impressions très nuancées. Mais il est presque inconditionnel en faveur de Rameau, Weber, Moussorgsky. Quant à l'enseignement du Conservatoire, au répertoire des théâtres lyriques, à la culture de masse, au nationalisme artistique, Debussy avance des opinions dont le ton indépendant a choqué à l'époque et qui restent d'une singulière actualité.
Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.
Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.
À travers son style littéraire simple et souple, Ian Bostridge emporte avec lui érudits et amateurs au coeur du romantisme allemand. Rédigé sous forme d'une enquête historique, cette étude très documentée sera autant l'occasion pour les spécialistes d'approfondir leurs connaissances que pour les curieux de découvrir cette oeuvre unique de Schubert. Cet ouvrage traduit de l'anglais connait un grand succès outre-manche.
Juin 1865 : c'est la première de l'opéra Tristan à Munich. La magie opère dès que s'élèvent les premières notes. Louis II de Bavière est conquis, Richard Wagner a trouvé un protecteur et un ami. C'est la consécration. Mais dans l'intimité, son couple avec Minna s'épuise. Et puis il y a Cosima, la fille de son ami Liszt, l'amante, bientôt la femme. Réfugié avec elle et leurs enfants à la campagne, Richard se livre avec intensité à la création musicale. Ses conversations avec Nietzsche et Bakounine lui inspirent des oeuvres cosmiques telles que Le Vaisseau fantôme ou L'Anneau de Nibelung .
"Acousmatique", "cluster", "hétérophonie", "musique concrète", "stochastique", voici un répertoire alphabétique des termes clés se rapportant à la théorie et à la pratique de la musique des XXe et XXIe siècles. Un commentaire clair et rigoureux cerne les notions évoquées et fournit à l'appui près de deux cents définitions parmi les plus pertinentes données par des compositeurs et des musicologues contemporains.
Des renvois, un tableau chronologique, un index final facilitent le parcours des nouvelles conceptions introduites par les créateurs. Pratique et richement informé, ce Vocabulaire constitue ainsi un instrument de travail commode, en même temps qu'un panorama vivant des tendances de la musique d'aujourd'hui.
Ce livre rassemble des conférences données à Darmstadt au début des années 60 alors que Boulez élabore Pli selon Pli. Elles correspondent à ce qu'écrivait naguère de Boulez son ami Michel Foucault : «L'essentiel pour lui était là : penser la pratique au plus près de ses nécessités internes sans se plier, comme si elles étaient de souveraines exigences, à aucunes d'elles. Quel est donc le rôle de la pensée dans ce qu'on fait si elle ne doit être ni simple savoir-faire ni pure théorie ? Boulez le montrait : donner la force de rompre les règles dans l'acte même qui les fait jouer.»
À New York, dans les années quarante, un enfant regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans autre protection que celle d'une mère excentrique, Claude Rawlings semble destiné à demeurer spectateur d'un monde inaccessible.
Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude, comme par magie, va se découvrir lui-même : il est musicien.
Ce livre est l'histoire d'un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, à l'extrémité d'une route jalonnée de mille rencontres, amitiés, amours romantiques, le conduira dans les salons des riches et des puissants, et jusqu'à Carnegie Hall...
La musique, évidemment, est au centre du livre - musique classique, grave et morale, mais aussi le jazz dont le rythme très contemporain fait entendre sa pulsation irrésistible d'un bout à l'autre du roman. Autour d'elle, en une vaste fresque à la Dickens, foisonnante de personnages, Frank Conroy brosse le tableau fascinant, drôle, pittoresque et parfois cruel d'un New York en pleine mutation.
Un guide pédagogique et historique qui présente une discothèque idéale de 65 oeuvres représentatives du répertoire. Présenté par doubles pages illustrées (de 1à 3), il offre de nombreux exemples musicaux et encadrés thématiques.
Pour fêter ses quarante parutions depuis 2004, la collection «Classica» d'Actes Sud, dédiée aux grands compositeurs, s'enrichit d'un volume à part : La Discothèque idéale de la musique classique. Quatre cents enregistrements essentiels ont ainsi été sélectionnés par la rédaction du mensuel de référence Classica, sous la direction de son directeur de la rédaction, Bertrand Dermoncourt.
À l'heure du téléchargement et du streaming, il est toujours aussi difficile de choisir la bonne version des grandes oeuvres du répertoire classique. Ce livre sera donc le partenaire idéal du mélomane, débutant ou confirmé.
Voici le roman d'une poignée d'artisans de génie installés à Crémone, dont Antonio Stradivari, le plus grand luthier de tous les temps, qui achève de transformer le violon vulgaire et grinçant des ménétriers en instrument royal.Durant plus de soixante ans, l'atelier de Stradivari livre aux rois et aux princes des violons aux sons et aux vernis magiques, jamais égalés depuis.Dans le roman de Jean Diwo, la musique baroque fait vibrer les chapelles, les salles de concerts, et se mêle intimement à l'histoire des luthiers. À Rome, Corelli fait pleurer la reine Christine de Suède en jouant de son stradivarius et le révérend Antonio Vivaldi entraîne Venise dans le tourbillon de ses «Quatre Saisons». Le «Prêtre roux», s'il ne dit pas la messe, dirige de son archet enchanté l'école de musique des jeunes filles de la Pietà et trimbale à travers les cours d'Europe, et jusqu'au Vatican, sa cohorte de nonnettes musiciennes et chanteuses.Ainsi, pris par la magie du violon, artisans et grands seigneurs, jeunes femmes espiègles et mères de famille austères, apprentis et virtuoses vivent, aiment et meurent dans une Italie à la fois rayonnante et déchirée.
Pianiste surdouée, H. J. Lim, issue d'une famille de la classe moyenne sud-coréenne, demande à ses parents d'aller en France pour perfectionner son jeu. Hébergée d'abord à Compiègne par une tante antipathique, elle subit le harcèlement des collégiennes qui la stigmatisent. Rejoint le conservatoire de Rouen, puis la capitale et le Conservatoire national, vit dans la précarité d'une immigrée qui doit régulièrement renouveler son visa.
Loue un temps un garage de la banlieue parisienne pour répéter ses morceaux. Jamais elle ne cède au désespoir. Guidée par le bouddhisme et les paroles de son maître, l'enfant prodige a su se forger une personnalité hors norme et conquérir les grandes scènes internationales. Sa quête musicale et spirituelle est fascinante. Lire H. J. Lim, c'est sentir le sang qui bat à travers les notes, à travers les mots ; c'est comprendre intuitivement ce que peut être l'engagement jusqu'au bout de soi, pour l'art.
Psychologies magazine.
«J'évoque quelques-unes des oeuvres sans lesquelles je ne serais pas tout à fait ce que je suis, la musique comptant autant que le sang, la terre, la religion ou la langue dans ce qui détermine un être. J'avais sept ou huit ans, et déjà la musique était tout sauf un divertissement ; les larmes que me tirait l'andante du Concerto pour clarinette de Mozart, la profonde songerie où me poussaient la Septième de Schubert et L'oiseau de feu, et bientôt Le sacre du printemps, la Messe en si de Bach, La Création de Haydn, tout cela me révélait autre chose que ma condition d'enfant, me signifiait que j'étais appelé à mourir dans le chant et à y renaître, inlassablement.»Richard Millet.
Ce livre peut être lu comme l'itinéraire personnel d'un écrivain à travers la musique savante d'aujourd'hui. Ce n'est ni un guide ni un traité, encore moins une histoire de la musique récente, mais plutôt la leçon d'une écoute, une incitation à s'ouvrir à l'inouï, un geste de reconnaissance envers une musique qui est une autre façon d'entendre le monde, et aussi, peut-être, l'autoportrait en creux d'un homme pour qui le sonore a toujours été une façon ou un art de vivre.
C'est une réponse, aussi - ou une question - à ceux qui ont déclaré celte musique difficile, élitiste, voire inaudible. Qui consent à écouter est déjà conquis ; du moins sort-il de cette surdité volontaire qui est le drame de tant de mélomanes d'aujourd'hui pour retrouver un peu de cette fraîcheur sans laquelle la musique resterait inaudible.
« Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse.
Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura :
- Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids. »
«Quand la musique était rare, sa convocation était bouleversante comme sa séduction vertigineuse.Quand la convocation est incessante, la musique repousse.Le silence est devenu le vertige moderne.Son extase.J'interroge les liens qu'entretient la musique avec la souffrance sonore.»Pascal Quignard.
Ecouter un opéra ou assister à une représentation sans connaître ni comprendre le sens de l'action dramatique, c'est rester à la surface de l'oeuvre sans y rien comprendre. Les lyricomanes ne s'y trompent pas qui « révisent » leurs livrets avant d'aller au spectacle. Quoi de plus pratique que de se plonger dans l'un de ces deux gros volumes qui regroupent les livrets bilingues de 65 opéras, parmi les plus joués au monde.
Le choix des traductions ne relève pas du hasard : l'auteur a voulu proposer les versions françaises qui étaient chantées sur nos scènes nationales lorsque l'usage de la langue originale n'était pas encore généralisée. Ces textes, parfois éloignés de l'original pour coller à la ligne mélodique, ont un charme et des qualités poétiques que l'on ne trouve pas dans les traductions récentes des plaquettes de CD ou autres publications spécialisées.
Chaque livret est précédé d'une biographie du compositeur, d'un résumé de l'action et d'une synthèse des premières représentations dans les principaux opéras du monde. Sans oublier de précieux index : compositeurs, librettistes, titres, personnages, ce dernier particulièrement rare.
Tome I - De Beethoven à Purcell - Ce volume contient :
BEETHOVEN (Ludwig Van) : Fidelio - BELLINI (Vincenzo) : Norma - BERG (Alban) : Wozzeck ; Lulu - BERLIOZ (Hector) : La Damnation de Faust ; Les Troyens - BIZET (Georges) : Les Pêcheurs de perles ; Carmen - DEBUSSY (Claude) : Pelléas et Mélisande - DELIBES (Léo) : Lakmé - DONIZETTI (Gaetano) : Lucie de Lammermoor ; Don Pasquale - GLUCK (Christoph Willibald) : Orphée et Eurydice - GOUNOD (Charles) : Faust ; Mireille ; Roméo et Juliette - LEONCAVALLO (Ruggero) : Paillasse - MASCAGNI (Pietro) : Cavalleria Rusticana - MASSENET (Jules) : Manon ; Werther - MONTEVERDI (Claudio) : Orfeo - MOUSSORGSKI (Modest) : Boris Godounov - MOZART (Wolfgang Amadeus) : L'Enlèvement au sérail ; Les Noces de Figaro ; Don Giovanni ; Così fan tutte ; La Flûte enchantée - OFFENBACH (Jacques) : Orphée aux enfers ; La Belle Hélène ; La Vie parisienne ; Les Contes d'Hoffmann - PUCCINI (Giacomo) : Manon Lescaut ; La Bohème ; Tosca ; Madame Butterfly ; Turandot - PURCELL (Henry) : Didon et Énée.
Tome II - De Rossini à Weber - Ce volume contient :
ROSSINI (Gioacchino) : Le Barbier de Séville - STRAUSS (Richard) : Salomé ; Elektra ; Le Chevalier à la rose ; Ariane à Naxos ; La Femme sans ombre - TCHAÏKOVSKI (Piotr Ilitch) : Eugène Onéguine ; La Dame de pique - VERDI (Giuseppe) : Nabucco ; Macbeth ; Rigoletto ; Le Trouvère ; La Traviata ; Un bal masqué ; Don Carlos ; Aïda ; Otello ; Falstaff - WAGNER (Richard) : Le Vaisseau Fantôme ; Tannhaüser ; Lohengrin ; Tristan et Isolde ; Les Maîtres chanteurs de Nuremberg ; L'Or du Rhin ; La Walkyrie ; Siegfried ; Le Crépuscule des dieux ; Parsifal - WEBER (Carl Maria von) : Le Freischütz.
cet ouvrage traite de la musique des origines à nos jours sous ses principaux genres.
il aborde entre autres les compositeurs, les instruments et les différentes formes musicales. il s'agit ici de la cinquième édition mise à jour de ce dictionnaire. il s'est vendu jusqu'ici à 60 000 exemplaires, un chiffre remarquable pour un ouvrage qui se veut accessible à tous les publics et aussi complet que possible dans un format léger. très apprécié des enseignants et de leurs élèves, il s'adresse à tous les curieux de la musique.
en leur racontant simplement la musique à travers son histoire, ses formes, ses genres, ses styles, ses compositeurs et leurs oeuvres.
Outre des notes autobiographiques et des aphorismes percutants, l'oeuvre écrite d'Erik Satie témoigne d'une réflexion originale sur la musique en général, mais aussi en relation avec les autres disciplines artistiques, la poésie et la peinture tout particulièrement. Nous présentons ici l'intégralité des textes que le compositeur a publiés sous son nom dans diverses revues d'avant-garde. Cette édition a été établie d'après les publications originales, en respectant l'usage de la ponctuation, si singulier, de son auteur : Mémoires d'un amnésique, Cahiers d'un mammifère, Observations d'un imbécile (Moi), suivi de divers écrits publiés entre 1895 et 1924. L'esprit de Satie revêt mille formes divertissantes. Il va de l'humour pince-sans-rire à la grosse charge d'atelier, de l'ironie la plus fine à la cocasserie ahurissante... Ces écrits sont évidement des morceaux d'anthologie. Ils sont dignes d'Alphonse Allais et de Jules Renard, comme d'Alfred Jarry.
« Mes mains, je veux bien vous les montrer. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire. » C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, pianiste phare de sa génération, nous parle de son métier. Souvenir après souvenir, il nous livre ses doutes, ses convictions profondes, ses habitudes les plus intimes. Quelles sont les différences entre Bach et Ravel, au contact du public ? Entre la loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ? Au fil des réponses apparaît un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir - à la musique.