"Rien ne développe l’intelligence comme les voyages." - Émile Zola
Prenant cette citation à la lettre, nous avons décidé pour commencer l’année 2021 que notre désir de voyager l’emporterait sur la morosité ambiante !
Et pour ceci, rien de mieux que d’admirer le travail d’un merveilleux éditeur de beaux-livres autour du voyage : Elytis. Photographies, carnets de voyage, récits ou essais plus sociologiques sur un pays ou un peuple : Elytis nous accompagne depuis une quinzaine d’années, et il faut bien dire que voyager à leur côté promet toujours de belles découvertes et un regard émerveillé sur le monde. Alors, partez à leur côté, découvrez ou redécouvrez cet éditeur de talent, et voyagez de votre salon autour du monde, car comme le disait si bien Henry Miller, « une destination n’est jamais un lieu, mais une nouvelle façon de voir les choses. »
Julia et Christian
Nous essayons de ne pas trop nous cacher, mais tout de même, comme il faut bien exister, nous sommes trois la plupart du temps, avec une apprentie généralement – sauf cette année, pour cause de… vous savez quoi. En plus, nous sommes frères, donc, un seul nom dans la maison : Mouginet, Xavier et Jean-Baptiste.
Elytis a trouvé son rythme de croisière il y a une quinzaine d’années, de la volonté de travailler sur le thème du voyage, en portant un soin tout particulier à la fabrication des ouvrages (pour la plupart faits en France), aux choix des papiers, avec de grands illustrateurs, photographes et voyageurs.
Nous publions essentiellement sur les thèmes du voyage et de l’histoire des territoires ; ce qui nous amène à exclure tous les autres champs éditoriaux. Sauf le vin, bien évidemment, car nous sommes basés à Bordeaux et que l’usage de la bonne chère est une pratique courante chez les gens qui ont le bon goût de naître sur des terroirs sacrés (la maison d’édition est sise à moins de trois kilomètres d’un Premier grand cru classé de notoriété sinon cosmique, tout au moins mondiale…).
Nous avons plusieurs beaux-livres en chantier pour cette année 2021, avec de grands illustrateurs étrangers, notamment taïwanais, japonais et hollandais… Nous publierons le second livre de Mateusz Urbanowicz, dont le premier livre Boutiques de Tokyo, a rencontré un beau succès. Par ailleurs, nous mettons en place une nouvelle série d’ouvrages, pour la fin d’année, qui ravira les esthètes, amateurs de beaux objets et d’illustrateurs de grand talent. Plus d’informations prochainement sur les réseaux sociaux…
Récemment, l’ouvrage Espresso, de Cédric Sapin-Defour, chez Guérin, m’a bien enchanté par sa finesse d’esprit, son humour et son écriture, alors même que la montagne ne me gagne pas vraiment. Il faut aussi voir ou revoir le film Parasite, Palme d’or à Cannes en 2019 ; et revenir dans les musées, dès leur ouverture, pour réviser ses classiques et prendre conscience que la vie est bien là.
Depuis plusieurs années, après une vie de biologiste, la peintre-voyageuse Stéphanie Ledoux arpente le monde pour nous donner à voir les civilisations et les ethnies les plus reculées de la planète. Équipée de son matériel à dessin, de papiers ou de carnets qu'elle trouve parfois sur les lieux de ses expéditions, elle communique avec son trait, dressant lentement, le temps dilué d'un échange fraternel, des portraits saisissants. Tissant peu à peu une cartographie de la beauté du monde, de la Colombie à la Polynésie, en passant par la Chine, le Viêt-Nam ou l'Éthiopie, Stéphanie Ledoux enchante le regard.
Lorsque les baleines remontent vers le nord, dans l'océan Atlantique, pour y trouver leur nourriture, elles passent avec la même régularité à proximité des îles Bermudes. Là, dans des eaux limpides, un homme les observe depuis près de quinze ans, pour essayer d'en comprendre les comportements, mais aussi pour en capter toute la beauté.
Andrew Stevenson, aventurier et humaniste nomade, s'est installé dans ces îles privilégiées pour l'observation et échange ses données avec des scientifiques du monde entier. Dans la lignée de l'océanographe Jacques-Yves Cousteau, il devient l'un des grands photographes sous-marins et tente de montrer la majesté des baleines pour en dire la fragilité et mieux les préserver. Il est le seul à avoir catalogué 1600 individus.
Longtemps j'ai rêvé d'Afrique. Enfant déjà, je passais des heures à la lecture de Burroughs, suivant Tarzan pourchassant les hommes-fourmis dans une jungle luxuriante peuplée de bêtes sauvages. Je remontais des fleuves sombres et inquiétants avec Conrad, attrapais des fièvres tropicales avec Gide, traversais le continent d'ouest en est avec Leiris, du nord au sud avec Theroux. J'ai lu Cendrars, Kapuscinsky et tant d'autres.
Et puis j'ai fini par y aller, marchant dans la forêt, dans la savane, dans la brousse, encore et encore, pour de vrai, les yeux ouverts.
Situé à trois quart d'heure de marche du village d'Akunnaaq, au Groenland, le Manguier, ancien remorqueur transformé en navire d'expéditions, se laisse prendre volontairement par la banquise. Dans la baie, une trentaine de maisons colorent le village parmi cette vaste étendue blanche où plusieurs hameaux ne sont plus que des lieux fantômes. Appareil photo visé au poignet, la photographe Férial a vécu un temps sur le navire, aimantée par la beauté polaire et la culture inuite.
Elle y a découvert ce monde gelé, faussement inhabité par une faune discrète. Au-delà de l'esthétique de ses clichés, des réflexions poétiques et engagées sur ce territoire, elle en a ramené un véritable cri du coeur face au dérèglement climatique. "Nuna" , la terre des hommes, n'appartient pas aux hommes ? ; elle leur est seulement prêtée. Face à l'urgence de conserver toute cette beauté, le moment est donc venu de mettre en oeuvre notre propre passage à l'âge adulte et se souvenir que l'avenir se contruit aujourd'hui.
C'est à partir d'une série de dix aquarelles de vieilles façades de boutiques de Tokyo, qui ont rencontré un large succès au Japon auprès de nombreux médias, que Mateusz Urbanowicz, un des plus fameux dessinateurs tokyoïtes, a décidé de publier son premier livre. L'ouvrage regroupe cinquante dessins aquarellés de boutiques de tous les quartiers de Tokyo. En regard de ces dessins, Mateusz raconte les vies discrètes que ces petits commerces hébergent, les détails architecturaux qui font tout le charme de ces endroits, ce qui s'y déroule bien loin du fracas des grands centres commerciaux.
A la fin du livre, l'auteur explique sa manière de travailler et tout le matériel qu'il utilise, de façon très pédagogique.
David Ducoin et Jacques, son père, ont parcouru le monde et foulé tous les deux le Zanskar, dans le nord-ouest de l'Inde, pour la première fois en 1989. Depuis cette date, David y est retourné à de nombreuses reprises, tissant des liens fraternels avec plusieurs familles. 25 ans après la découverte de ce territoire enclavé, père et fils, accompagnés du dessinateur de presse Nono, décident de retrouver les amis que s'était fait Jacques lors de son premier voyage.
Dans l'âpreté et la rudesse de cette région montagneuse, traversée par le fleuve Zanskar, les trois comparses découvrent que bien des choses ont changé durant ces années.
Retour en terre connue pour le père et le fils, découverte complète pour le dessinateur breton, ce Carnet d'Himalaya évoquent une région saisissante de beauté.
De 2017 à 2018, Julien Giry et Aurélie Roperch ont sillonné le Japon, de la banquise de Hokkaido à l'archipel tropical d'Okinawa, à la découverte de ses cent vues les plus emblématiques.
Établie par les Japonais eux-mêmes, cette liste regroupe aussi bien des paysages naturels et urbains que des sites historiques anciens ou contemporains, festivals, phénomènes naturels, chemins de pèlerinage, etc., connus ou méconnus des voyageurs étrangers. Ce faisant, elle constitue un fabuleux portrait du Japon contemporain que les deux journalistes ont décidé de restituer dans un livre mêlant images et textes, conseils pratiques et informations culturelles.
Arbre millénaire emblématique de Madagascar, géant résistant à la sécheresse et inépuisable source de vie, le baobab mérite son surnom :
Il est le roi des arbres.
Dans des villages du sud-ouest de Madagascar, il est l'objet d'une pratique méconnue et singulière : le creusage du tronc pour en faire de vastes citernes.
Durant les périodes de sécheresse, cette ingénieuse tradition permet de stocker l'eau tout en maintenant l'arbre en vie.
C'est autour de leur passion commune pour ces « pachydermes végétaux » que la carnettiste Griotte et le botaniste-photographe Cyrille Cornu ont voyagé en territoire malgache, pour observer cet usage. Dans ces carnets dessinés et documents photographiques constitués sur plusieurs années, ils nous révèlent l'ingéniosité de cette pratique unique au monde.
Son amour pour la Chine, Rosemary Taleb-Rivière ne saurait l'expliquer rationnellement. Tant hier qu'aujourd'hui, pourquoi la Chine aimante-elle à ce point le voyageur occidental ?? Victor Segalen, Alexandra David-Néel ou Marc Riboud se perdirent avec bonheur dans ce pays-monde et nombreux sont les artistes qui y trouvèrent aussi matière à produire de grandes oeuvres. Depuis ses premiers cours sur l'esthétique chinoise à l'Ecole du Louvre, l'engouement pour le pays n'a pas quitté l'auteur.
Du Yunnan au Gansu, en passant par le Sichuan, des grottes ancestrales aux temples millénaires, Rosemary Taleb-Rivière a foulé l'Empire du Milieu avec la même fougue que ses aînés. Sur le terrain, pinceau ou stylo en main, l'oeil aiguisé par ses lectures et le trait assuré, elle se fond avec gourmandise dans l'esthétique et la poésie chinoise, composant, avec cette Chine au bout des doigts, le carnet inspiré et amoureux d'un voyage sans fin.
Dans son jus est un carnet de voyage dessiné qui emmène le lecteur à la découverte des vieux zincs parisiens, ceux que la modernité n'a pas touchés. Une soixantaine de ces troquets sont croqués et parfois accompagnés de textes de Patrick Bard, qui en évoque la mémoire jaunie.
Nulle nostalgie dans l'évocation de ces lieux devenus singuliers ; les auteurs ont juste souhaité "rendre un hommage appuyé de la plume et du pinceau à ces ultimes refuges de l'herméneutique de comptoir et du brassage social qui sont comme autant de ports ouverts sur le monde et dont les clients parfois vacillants dans la houle et le ressac du blanc ou du petit jaune sont comme autant de navires à quai sur le point de lever l'ancre."
L'empreinte des glaces nous embarque à bord de L'Astrolabe, navire emblématique qui a ravitaillé la terre Adélie, en Antarctique, pendant des années, jusqu'en 2017. Pour son dernier voyage, le bateau nous ouvre son journal de bord, comme un récit à la découverte des dernières contrées inhabitées. Il nous parle, à la première personne, évoquant les difficultés de chaque traversée, pourtant indispensable à la survie des hommes qui attendent toujours son retour avec impatience et appréhension. Dans ces régions inhospitalières de l'Antarctique, les stations Dumont d'Urville et Concordia voient chaque hiver revenir des hommes et femmes déterminés à faire avancer la connaissance de ce pôle : leur transport et leur survie tenaient essentiellement à l'Astrolabe.
Après de nombreux voyages en Éthiopie, du nord au sud et d'est en ouest, le photographe-voyageur Éric Lafforgue publie un beau-livre exceptionnel mettant en lumière l'acuité de son regard et son talent d'observateur-photographe. Au fil du temps, il a pu se faire accepter dans certaines cérémonies jusqu'alors interdites aux étrangers. Au-delà de l'esthétisme qui se dégage de ses images, c'est donc aussi un document exceptionnel sur l'Éthiopie contemporaine qu'il nous propose.
De nombreux grands thèmes liés aux différentes ethnies du pays sont abordés dans le livre où apparaissent des images inédites de cérémonies. Le travail ethnographique nous renseigne sur la culture des différents groupes ethniques et met à l'honneur toute la richesse du patrimoine culturel éthiopien.
Aujourd'hui encore, peu de photographes ont la possibilité de réaliser de longs reportages photographiques en Iran. Kares Le Roy fait partie de cette poignée de témoins permanents qui vivent une partie de l'année sur place. De fait, il a pu sillonner le pays à la rencontre de ces territoires reculés, notamment le Balouchistan, croiser leurs habitants et partager un temps leur quotidien. Dix ans durant, il a effectué un travail photographique inédit sur la vie quotidienne, les grandes cérémonies religieuses, les paysages étonnants, l'architecture singulière et tout l'imaginaire autour de cette culture millénaire.
Dans ce livre qui manquait à la bibliographie sur l'Iran, Kares Le Roy dresse un portrait amoureux de ce pays fascinant.
Après une longue période autarcique durant laquelle le Japon était fermé au monde extérieur, au milieu du xixe siècle, le pays ouvre à nouveau enfin ses ports aux voyageurs occidentaux qui découvrent alors un territoire figé dans le passé, éveillant leur curiosité. Les paysages y sont atypiques, les tenues traditionnelles et les coutumes étonnantes, l'architecture s'y révèle curieuse. La multiplicité des échanges entre ingénieurs, artistes et savants de toutes nationalités va de pair avec la vulgarisation de la photographie.
Des ateliers se montent et le système postal se développe en parallèle. L'art de la carte postale connaît un essor fulgurant ? : photographies, aquarelles, laques, tampons commémoratifs et timbres, ornent ces souvenirs de voyage que les Européens se plaisent à rapporter ou à expédier. A travers leur collection unique de cartes postales, Jacky Quétard et Sanae Kushibiki font parler ces documents d'époque illustrant un Japon immuable qui exercait une grande fascination sur les voyageurs occidentaux.
Aujourd'hui encore, l'esthétique et la culture japonaise aimantent le visiteur, et c'est pour mieux saisir cette civilisation que les auteurs nous donnent à voir et à lire une histoire de la carte postale japonaise colorisée.
M. & Mme Shoes, photographes-voyageurs en couple en voyage, comme à la ville, partent à la rencontre du mythique fleuve Mékong, bien loin des facettes connues du tourisme. Pendant près de huit mois, de la source sacrée perchée dans l'Himalaya jusqu'au delta vietnamien, ils cheminent le long des rives du fleuve, au plus près de la population locale, pour nous transmettre aujourd'hui le témoignage d'un monde en mutation. T extes, photos et séquences BD animent ce beau-livre.