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Les incontournables / La collection "De Natura Rerum" des éditions Klincksieck
Créée en 2014 au sein d’une des plus admirables maisons d’éditions françaises, Klincksieck, la collection De natura rerum a réuni au fil des années un véritable petit cabinet de curiosité dédié à la botanique, à la minéralogie, à l’entomologie, bref à tout ce qui touche de près ou de loin notre environnement naturel.
Imprimés sur un beau papier, illustrés de magnifiques dessins naturalistes, les titres de la collection attirent d’abord notre attention par leur couverture soignée, souvent ornée d’une magnifique illustration de Xavier Carteret, co-directeur de la collection avec l’écrivain Patrick Reumaux. Ce dernier va piocher dans son immense culture littéraire pour nous faire découvrir quelques perles rares de la littérature naturaliste : des textes classiques bien sûr de Jean de Bosschère, Liam O’Flaherty, Vita Sackville-West, André Dhôtel, mais aussi de jeunes auteurs qui renouvellent un genre littéraire en plein essor.
Xavier Carteret, co-directeur de la collection et illustrateur de grand talent, a accepté de répondre à nos quelques questions. Il ne nous reste plus qu’à le remercier pour le travail remarquable de cette collection, et pour l’émerveillement chaque fois renouvelé et partagé par l’ensemble de l’équipe de la librairie à la sortie de chacun de leurs titres.
Julia et Christian
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Philosophia naturalis ou de l'intelligence du monde
Lucien xavier Polastron
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 16 Janvier 2018
- 9782252041116
« Au gré des rangements à perte de vue de ma bibliothèque, j'ai fini par mettre ensemble Héraclite, Zhuangzi, Goethe, Nietzsche, Thoreau, Bachelard et Rimbaud. Leur point commun, c'est la compréhension (« prendre avec ») de la nature, qui leur donne l'image la plus sensée de l'existence : pour mesurer notre place dans l'univers, il faut d'abord entendre la place de l'univers en nous. Or cette imbrication semble oubliée voire gommée par la plupart des systèmes philosophiques. Faut-il voir là quelque rapport avec la destruction accélérée de la planète ou, parallèlement, avec le manque d'enthousiasme général qui nous gagne ?
La nature, il en reste encore assez pour s'en mêler. Alors, découvrons le secret des vieilles cosmogonies et sollicitons nos auteurs un par un, les littérateurs et les visionnaires, la poignée de philosophes intéressés, puis les érudits de l'écologie si pleins de verdeur - afin de moissonner les recettes d'une attitude plus confortable.
Elles risquent de surprendre. Car, à force de cerner l'intelligence du monde, on va voir que c'est un mystère à double tranchant. »
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Les arbres sont innombrables, ils marquent les paysages sous toutes les latitudes, aussi bien dans les campagnes qu'en milieu urbain où ils sont liés organiquement à la respiration des villes. Nous vivons parmi eux sans toujours les distinguer les uns des autres. Or, il y a beaucoup à apprendre de l'arbre - des arbres, de leurs variétés et de leurs nuances. Ils nous enseignent qu'il n'y a jamais de fin à ce que l'on peut voir, si l'on regarde une racine qui devient un tronc fait de branches et de rameaux porteurs de feuillage.
L'auteur connaît bien les arbres, s'étant investi dans l'activité de sauvegarde et de conservation d'un parc paysager. Cette proximité avec ce qu'il est convenu d'appeler La matière des arbres lui permet d'en parler avec une certaine intimité comme en ont parlé, avant lui, nombre de grands écrivains auxquels les arbres doivent leurs plus belles évocations.
Témoin sensible de leur vie, son essai initie le lecteur à ce qui fait, au rythme des saisons et selon les essences, leur spécificité botanique, « cette force sourde et mystérieuse qui est en eux et les tient debout, qui monte dans leurs branches et se répand dans leurs fibres. » Sa passion pour les arbres en fait le fin descripteur du parc d'agrément au sein duquel il les côtoie chaque jour. Ce lieu de vie mais aussi d'observation et d'étude est à l'origine de nombreuses notes personnelles prises alors que la nature arborescente suscite ses émerveillements.
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Mes chasses aux papillons
Eugene Le Moult
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 23 Septembre 2015
- 9782252039731
Un des plus célèbres entomologistes du monde raconte, à 74 ans, ce que fut sa vie passionnée. Riche d'événements aventureux, de rencontres étonnantes, ce livre est aussi le témoignage émouvant d'un savant déçu par les hommes, et qui a trouvé, dans la recherche des plus belles et plus étranges bêtes du monde, le goût de vivre. Plus de 20 millions d'insectes et de papillons sont passés entre ses mains. La plupart, il les a choisis lui-même en France, en Afrique et surtout dans les forêts infestées de serpents à sonnettes de Guyane. C'est dans ce pays abandonné aux forçats et aux relégués qu'en 1903 est née son étrange vocation de chasseur de papillons qui lui valut la gloire et la fortune : le jour où il découvrit le moyen de capturer les admirables morphos bleus aux reflets métalliques. Avec lui nous découvrons ce qu'était alors la dure vie des nombreux pénitenciers. Nous voyons comment, grâce à la chasse aux papillons qu'entreprirent les forçats sous sa direction, la criminalité baissa au bagne dans des proportions considérables.
Il nous raconte également comment il créa la florissante industrie du « papillon collé » que l'on a attribué à tort aux Japonais : tableaux faits avec des ailes de papillons, services de toilette, réveils, plateaux décorés, comment il tourna lui-même, au début du siècle, les 36 premiers films documentaires scientifiques du monde. Dans sa vie faite de hauts et de bas, de luttes obstinées, mais aussi de grandes émotions, il a trouvé sa meilleure consolation dans son grand amour pour la plus belle bête du monde à ses yeux : le papillon.
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Les paons et autres merveilles
Jean de Bosschère
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 13 Avril 2016
- 9782252040195
Il arrive que de grands noms disparaissent complètement. Telle est la mésaventure (pas vraiment voulue) survenue à Jean de Bosschère, né en Belgique en 1878, fils de Charles de Bosschère, botaniste de réputation internationale, poète, romancier, peintre, illustrateur, rangé parmi les « planètes solitaires » dans le tome VI de La Poésie française du XX e siècle de Sabatier en compagnie de Segalen, Jouve, Supervielle, Milosz, Saint John Perse.
À Londres pendant la Première Guerre mondiale, il se lie avec Ezra Pound, Amy Lowell, T. S. Eliot, et, en 1920, rencontre Elisabeth d'Ennetières qui sera la compagne de sa vie. Deux ans plus tard, le couple s'installe à Due Santi, près de Rome, le pays du merle bleu, qui n'est pas du tout le symbolique oiseau de Maeterlinck, mais Monticola solitarius, un merle farouche et solitaire, un peu plus grand que le merle de roche, d'un bleu gris avec les ailes et la queue un peu plus plus sombres. C'est à Due Santi, où il se constitue une basse-cour, que Jean de Bosschère passe, avec Elisabeth, « celle qui donne la paix », les années les plus heureuses de sa vie. « C'est là que nous [le] voyons parcourir les villages aux environs de sa demeure italienne pour recruter les pensionnaires de sa basse-cour. Peu lui importait que les poules fussent communes, les pigeons bâtards, les canards estropiés, car il éprouva toujours, en même temps que le besoin d'adoucir le destin des bêtes, l'irrésistible besoin d'en posséder autour de lui », écrit dans sa préface Jacques Delamain (qui, chez Stock, dirige la collection où paraît Paons et autres merveilles).
Une basse-cour mais où il y a aussi, dans leur radicale étrangeté. des paons. Qui a le plus de talent? Celui qui décrit une poule, un canard, une pintade, ou celui qui décrit un paon ? On peut craindre que, sur le plan du talent, l'oiseau au somptueux plumage ne soit le (beau) perdant de ce petit jeu. Mais, pour un naturaliste, il ne s'agit pas de talent d'écriture R Artaud aura beau jeu de fustiger, les afféteries de Bosschère romancier « trop d'épithètes, de comparaisons, trop de fleurs » R mais de finesse d'observation. Sur ce plan, les gallinacées, tout comme les pigeons aux yeux rouges, ont leur mot R et plus encore R à dire. « On connaît la couleur de l'oeil de son chien, mais celle de l'iris de l'ours, de l'émeu, des lamas ? Et si on en connaît les nuances, s'est-t-on souvent arrêté avec surprise, et pendant de longues minutes, à étudier cette merveille inouïe qu'est l'oeil de certaines grenouilles, de certains oiseaux ? » Après l'Italie, le couple revient habiter Paris puis s'installe près de Fontainebleau avant de se prendre d'amour pour le Berry, sur l'invitation d'Aurore Sand, et de se retirer près de La Châtre.
Basse-cour, volière (il bat un chat qui a décapité l'un de ses oiseaux favoris), paons et pigeons, Bosschère continue d'alimenter sa veine naturaliste avec Palombes et colombes, La Fleur et son parfum (publié dans « De natura rerum » au printemps 2015), avec enfin Le Chant des haies qui paraît après sa mort, étonnants fragments d'une simplicité qu'on jurerait franciscaine.
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Liam O'Flaherty a tout d'un enragé d'Irlandais qui n'a de cesse de débarrasser son pays des brumes mythologiques qui lui tissent un manteau de pacotille. Dans ce recueil de nouvelles inédit en français, on ne s'affronte à rien d'autre qu'à la terre noire, la tourbe, la mer et les bêtes - à plumes ou à poils. On y croise des poules jalouses, un cormoran blessé, un lapin noir presque surnaturel, un petit chien blanc, un papillon folâtre, un congre monstrueux.
On assiste à la mort d'une vache, à la naissance de trois agneaux, au martyr d'un bouvillon, à la destruction d'un nid et à la lutte à mort entre une chèvre sauvage et un chien affamé.
La devise de Liam O'Flaherty tient dans un seul mot : la rage. Il faut faire tomber les masques, ici et maintenant. Le style, à la mesure du propos, est celui d'un baroudeur ; la langue est taillée à la hache : « Je suis né sur un rocher battu par les tempêtes et je hais la molle végétation des terres cuites par le soleil, où le gel ne pénètre pas les os des hommes jusqu'à la moelle. La pensée rapide et le vol véloce d'oiseaux affamés, le glapissement de terreur des animaux pourchassés représentent pour moi la réalité. J'ai vu le cerf assouvi encorner sa femelle, et le vagabond quitter sa femme pour aller chercher d'autres seins, en ayant encore le feu de la joie au fond des yeux »
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Les pages recueillies par Patrick Reumaux se succèdent comme celles d'un herbier. Les courts épisodes décrits laissent libre cours au passage des saisons, au vol des cormorans et des albatros, aux rapines des renards et aux jeux carnivores des belettes et des hermines. Ils ont pour décor le Somerset, où Llewelyn Powys passa toute son enfance.
Chaque fleur est nommée par son nom et dépeinte avec une précision affectueuse. Le paysage prend, sous sa plume, une vivacité de couleurs et de formes. Llewelyn Powys invite à la contemplation de l'éphémère en s'arrêtant sur des détails, en nous contant ce que le crépuscule et l'aube cachent au regard. Il livre des impressions, comparables aux Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau, qui laissent à la nature, dans toute sa dimension poétique et métaphysique, le soin de nous émerveiller.
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La sagesse vient de l'ombre ; dans les jardins de Sicile
Edith de La Héronnière
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 8 Mai 2017
- 9782252040591
On doit à Edith de la Héronnière un Journal sicilien aujourd'hui prolongé dans les jardins de l'île qui en compte une multitude. Certains sont célèbres comme l'Orto botanico de Palerme, le jardin de la Kolymbetra à Agrigente ou celui du palais de Donnafugata, près de Ragusa ; d'autres sont restés inconnus ou cachés au pied des monastères romans ou des palais baroques, voire même abandonnés dans les montagnes. Publics ou privés, jardins secrets, chantés par les poètes, tous offrent, sur cette terre aride, une saisissante diversité de floraisons, de fragrances et d'essences exotiques, dont certaines rares, comme la Puya des Andes qui fleurit pour la première fois en Sicile onze ans après avoir été plantée dans le jardin de la Villa Piccolo, à Capo d'Orlando dans la province de Messine.
Plus que la recherche de cette plante bizarre, plus qu'un inventaire botanique, c'est une nouvelle approche de la beauté tourmentée de la Sicile qui n'élude pas sa part d'ombre, mais la met en lumière :
Une promenade dans les tons voisins.
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L'artiste en petites choses
Patrick Reumaux
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 10 Janvier 2020
- 9782252044766
Les objets sont les os du temps (...) écrire un roman, par conséquent, ce sera non seulement composer un ensemble d'actions humaines, mais aussi composer un ensemble d'objets tous liés nécessairement à des personnages, par proximité ou par éloignement. (Butor, 1995). De ces trois versions du même jeu de massacre, l'écriture, celle du pédagogue (Genette), celle du géomètre (Butor) et celle du tireur (le garde-chasse Chaigneau), je n'entends que la dernière, celle où les plombs cinglent au-dessus de mes oreilles, où je pique la tête et relève, d'un coup de panache, la queue, feignant de tomber mort sur le coup.
Il se produit (ou pas) entre un texte et son lecteur, un événement d'une intensité extraordinaire. Je ne lis plus le texte, je le bois, et m'y abreuvant, j'ai lieu. Moi aussi je suis Heathcliff.
Lisant Proust, je me fiche du temps que dure le dîner chez la duchesse de Guermantes, de l'intervalle de temps qui sépare les séquences, de la répartition des convives et de celle des objets.
Lisant Proust, je mesure le temps à mon asthme. Je tousse donc je suis. Je crache un sang moussu.
Moi aussi, mes poumons sont atteints. Le renard tiré vivant est non seulement le renard qui va mourir, mais le renard de la fable. Je ne lis pas le texte du garde-chasse, j'épaule et, quand je presse la gâchette, je me retranche à l'autre extrémité du doute, là où le renard syncope, va syncopant, va feintant, va fabulant.
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« Le pinson des arbres, dans l'Est Londonien, les yeux crevés par des aiguilles rougies au feu, chante aussi en prison quand il s'est habitué à son existence dans le noir et, bien nourri, éprouve un bien être passager qui l'incite à la mélodie. Mais personne, pas même l'amateur d'oiseaux le plus dépravé, ne pourrait soutenir un seul instant que la joie du petit captif aveugle, qu'il chante ou se taise, est le moins du monde comparable à celle du pinson chantant en avril « au sommet du buisson », au milieu du grand monde ensoleillé, bleu au dessus, vert au dessous, avec le désir et le pouvoir, à la fin de la mélodie, de s'envoler rapidement à travers les champs de cristal de l'air vers d'autres arbres et d'autres bois. » À sa mort, en 1922, W. H. Hudson légua la totalité de ses droits d'auteur - ses oeuvres complètes comportent vingt quatre volumes - à la Société Royale pour la Protection des Oiseaux.
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« La source vive du génie de Hudson, était un feu intérieur d'émotions, et d'amour, et de colère, et de pitié, qui perçait sous le masque de l'observateur et étincelait dans ses yeux en réponse à la beauté, celle de la nature ou d'une femme, des oiseaux, ou des plantes, ou des arbres, ou des cieux, ou de leur mère la terre ». Edward Garnett « J'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de donner à mes lecteurs quelques conseils ou quelques tuyaux sur la chasse aux vipères, sachant qu'ils sont nombreux à vouloir faire connaissance avec ce rare et insaisissable reptile. Ils désirent le connaître - à une distance respectable - à l'état de nature, dans son habitat, l'ont cherché, mais n'ont rien trouvé. Très fréquemment - une ou deux fois par semaine environ, en été - quelqu'un me demande d'être un guide en la matière. (.)Ce que nous cherchons c'est la vipère objet de culte, qui a généré la pierre sacrée des Druides, et cette vipère n'habite pas dans un bocal d'alcool, à l'ombre d'un musée où la température est égale. C'est une amoureuse du soleil que l'on doit chercher, après son sommeil hivernal, dans les endroits secs, incultes, surtout dans les garrigues, les coteaux pierreux, les landes et les prairies couvertes d'ajoncs. Avec un peu d'entraînement, le chasseur de vipères, reconnaît tout de suite un paysage vipérin. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'errer au hasard à la recherche d'un terrain de chasse convenable, car tous les endroits hantés par les vipères sont bien connus des gens du voisinage, qui ne sont que trop heureux de donner les informations nécessaires.
Il n'y a pas de défenseurs des vipères à la campagne, et, autant que je le sache, il y a eu qu'une seule personne en Angleterre pour protéger cette belle et inoffensive créature, la couleuvre à collier. Peut-on comprendre cette passion ? » Extrait de Conseils aux chasseurs de vipères.
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La faune des cadavres ; application de l'entomologie à la médecine légale
Jean-pierre Megnin
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 16 Novembre 2015
- 9782252039915
Dans la première moitié de ce traité fondateur, l'entomologiste Jean-Pierre Mégnin (1828-1905) résume de façon parfaitement accessible quinze ans d'études sur la datation de la mort d'un sujet par l'observation de son cadavre sur lequel se sont succédé, à intervalles réguliers, de nombreuses « escouades » d'insectes. Nous suivons donc avec lui les phases principales de l'envahissement et de la destruction de l'hôte par ses « invités », phases éclairantes tant du point de vue zoologique que de celui de la médecine légale.
La seconde moitié du livre renferme dix-neuf observations médico-légales faites par l'auteur et quelques autres naturalistes, observations qui constituent d'excellents exemples d'application et démontrent leur parfaite fiabilité.
L'ouvrage est illustré d'une dizaine d'aquarelles peintes par Xavier Carteret à l'occasion de notre édition.
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Le gibbon dans la civilisation chinoise
Robert Van Gulik
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 6 Mars 2020
- 9782252044773
Robert Van Gulik, orientaliste et sinologue éminent, auteur de La vie sexuelle dans la Chine antique, des nombreuses et très célèbres Enquêtes du juge Ti, de publications concernant divers aspects de la civilisation chinoise traditionnelle, diplomate en Orient, a aimé et élevé chez lui, à Kuala Lumpur en Malaisie, plusieurs gibbons. Les études en français sur ces animaux distingués et ravissants restent très rares ; à l'étude zoologique et sympathique Van Gulik joint ce que Borges appelle « la poésie de l'érudition », examinant évocations et figures, dans la littérature et la peinture chinoises classiques, de ces singes gracieux et aimables. On pourra lire ici des textes nulle part ailleurs traduits, et de fins commentaires de tableaux fort peu connus.
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« Ce qui m'intéresse avant tout, ce sont les données fournies par les réalités naturelles qu'on néglige parce qu'on les enferme dans des fonctions. Il y a, par exemple, l'Ophrys que je cite dans ce livre.
Cette fleur imite l'abeille sans la connaître et l'imite inutilement puisque l'abeille ne lui est pas nécessaire.
Les botanistes dont je lis fréquemment les livres n'abordent pas les aspects qui m'attirent. Ainsi la dispersion des graines n'entre pas dans la classification des modes de diffusion. Ce qui m'étonne, c'est la réalisation même de ces graines, leur forme. Car enfin, comment un pissenlit, enraciné dans la terre et qui ignore tout du vent, peut-il créer une graine qui peut s'envoler à la moindre brise ? C'est la manifestation d'une intelligence qui ne correspond pas à l'intelligence humaine. Alors qu'est-ce que la nature ? Où est-elle ? Où est l'ordinateur ?
La réalité surnaturelle dont on voit les traces n'appelle en moi aucune théologie. C'est l'expérience d'un rôdeur. Le naturaliste Fabre disait que les insectes semblaient appartenir à une autre planète. » André Dhôtel
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Splendeurs de l'araignée
Dominique Jacobs
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 12 Septembre 2018
- 9782252041468
Les arachnophobes, qui pullulent aux quatre coins du monde, avaient jusqu'à présent peu d'armes aisément accessibles pour vaincre leur terreur des araignées. Les fameux stages « anti-phobie » sont efficaces, mais il manquait - à l'appui ou non de ceux-ci - le livre adapté.
Le voici enfin, sous la plume allègre et cultivée de Dominique Jacobs, qui poursuit au fond sa série de « chroniques » (Chroniques Franc-Comtoises et recettes de chez nous, 2008), car ces Splendeurs de l'araignée racontent un double cheminement : celui de l'auteure, qui passe de l'épouvante à l'émerveillement apaisé envers les « octopattes », et celui de l'araignée elle-même, à travers son histoire, sa description scientifique, jusqu'à sa splendeur de rêve, illustrée par les écrivains, poètes ou naturalistes (l'ornement suprême), sélectionnés par l'auteure avec un bonheur tout particulier.
L'ouvrage, qui caresse souvent le ton de la fable pour toucher au fabuleux des êtres soi-disant répugnants, repose sur une morale de la plus haute importance : la curiosité alliée à la connaissance profonde de l'autre (l'araignée ici) est l'unique antidote contre les terreurs idiotes.
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En plein coeur de l'Amazonie, au bord du fleuve Orénoque, s'étend un bois mystérieux hanté par un chant mélodieux, dont on ne sait s'il s'échappe du gosier d'un oiseau ou de la gorge d'une femme. A moins qu'il ne soit émis par l'âme du vent et des feuilles. Bien que ce bois pullule d'oiseaux et de gibier, les Indiens refusent d'y chasser. Ils le disent habité par « la fille de la Didi », un elfe capable de saisir au vol les flèches empoisonnées et de les renvoyer sur le chasseur. Abel, qui vient de participer à un complot politique manqué et fuit son pays, le Venezuela, atteint cette étrange contrée. Il ose, lui, s'enfoncer dans le paradis vert et finit par rencontrer l'étrange créature. A la fois, elfe, phalène et femme, Rima est une fille des bois et des sources. Elle est aussi l'esprit de connaissance qui exige de découvrir son pays d'origine. Commence alors un fantastique voyage.